Environ 400 jeunes migrants, en majorité dans l'attente que la justice se prononce sur leur minorité, vivent actuellement dans un campement à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne. Des associations et des élus réclament leur mise à l'abri d'urgence.
Près de 200 tentes sont installées, certaines depuis cet été, aux portes de Paris, sur un quai au bord de la Seine, sous deux ponts qui relient Ivry à Charenton.
Pour la majorité d'entre eux, ces jeunes en errance, originaires de pays d'Afrique de l'Ouest ou d'Afghanistan, n'ont pas été déclarés mineurs non accompagnés (MNA) et ont déposé un recours auprès d'un juge des enfants. Ils attendent le jugement qui va leur permettre d'être suivis par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) et être mis à l'abri.
"La nuit, on n'arrive pas à dormir à cause du froid et du bruit des voitures, et il y a de plus en plus de bagarres", raconte Adama, arrivé de Côte d'Ivoire et rencontré, jeudi par l'AFP, lors d'une distribution de repas. Selon Agathe Nadimi, présidente du collectif, Les midi du Mie," la situation ici devient critique, ce n'est pas normal qu'il n'existe pas de solution d'hébergement pour ces mineurs en recours qui peuvent durer plusieurs mois", déplore-t-elle.
De plus en plus de jeunes, selon les associations
Comme toutes les associations présentes sur place, dont Utopia et Médecins sans frontières, Agathe Nadimi espère "une solution de mise à l'abri urgente" car "tous les soirs de nouveaux jeunes, à qui on a refusé la minorité, arrivent sur le campement".
A leurs côtés, Philippe Bouyssou, le maire PCF d'Ivry, a demandé à la préfecture l'ouverture de places d'hébergement, le temps du traitement des dossiers. "A l'entrée de l'hiver, je suis très inquiet de la situation sanitaire et psychologique de ces jeunes", a-t-il indiqué.
Sollicité également par l'AFP, le département du Val-de-Marne, dont dépend l'Aide sociale à l'enfance, affirme avoir "pleinement conscience de la situation préoccupante" tout en étant à "la disposition des services de l'Etat pour toutes les questions liées à la protection de l'enfance".
Un "diagnostic sanitaire et social" est en cours pour "dresser un état des lieux du campement", avant une éventuelle mise à l'abri, a indiqué la préfecture du Val-de-Marne, qui a reçu le 9 novembre une délégation d'élus et de membres d'associations sur le sujet.
Avec AFP