Déjà soupçonné de corruption dans sa ville pour financer son addiction au jeu, le maire du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), Jean-Marc Nicolle, va être visé par une plainte du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a annoncé mardi 3 avril son parti.
Le MRC et la Formation républicaine des élus (FRE), l'association qui forme ses cadres, vont chacun "déposer plainte contre Jean-Marc Nicolle", a annoncé le président du parti Jean-Luc Laurent, dans un communiqué.
M. Nicolle a été mis en examen vendredi: il est soupçonné d'avoir accordé certains marchés publics de sa ville, seule municipalité MRC (parti de gauche, fondé par Jean-Pierre Chevènement) de France, à des entreprises qui lui versaient une commission illégale. Des fonds utilisés par le maire pour financer sa passion du PMU, selon une source proche du dossier: 900.000 euros de paris ont été recensés sur une période de sept ans.
"Sommes indûment versées"
En parallèle, une "enquête interne" au MRC a révélé que M. Nicolle aurait bénéficié de "sommes indûment versées" par le parti et son appareil, pour un montant de 64.500 euros, précise le communiqué. La FRE a notamment versé 60.000 euros au maire contre un certain nombre de "prestations (...) qui nous interrogent", détaille le communiqué. Une rémunération pour la rédaction d'une douzaine de "notes et documents de formation sur un certain nombre de sujets", explique à l'AFP une source proche du dossier. "Le coût paraît exorbitant et on a un doute de plagiat sur ces notes", ajoute-t-elle.
Le parti a aussi découvert "des notes de frais de restauration payées par Jean-Marc Nicolle avec le compte bancaire de la fédération du Val-de-Marne pour un montant de 4.500 euros, sans qu'aucune justification n'ait été fournie", selon le communiqué. Le MRC et la FRE réclament "le remboursement de ces sommes". Ils ont demandé "des explications" à M. Nicolle, mais l'édile "n'a fourni aucune réponse et a fui ses responsabilités en démissionnant du parti" début février.
M. Laurent qui avait laissé son fauteuil de maire du Kremlin-Bicêtre à M. Nicolle en 2016, après plus de 20 ans à la tête de cette ville de proche banlieue parisienne, évoque également une "trahison amicale, politique et éthique" de la part de son ancien premier adjoint.