Pour faire face à la hausse du prix du carburant, de nombreux automobilistes franciliens optent pour le covoiturage. Une alternative qui permet à de nombreux usagers de faire des économies mais également des rencontres.
Face à la hausse des prix à la pompe, de plus en plus d’automobilistes franciliens ont recours au covoiturage. Que ce soit côté conducteur ou côté passager, les usagers y trouvent leur compte différemment, mais l’aspect économique reste bien souvent la première des motivations pour se rendre au travail à plusieurs.
C’est le cas de Solène Simon et Souhaila Drissi qui se rendent ensemble depuis plusieurs mois à l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif dans le Val-de-Marne où elles travaillent. Chaque matin l'une va chercher l'autre.
Pour la conductrice, Solène Simon, c’est une façon d’amortir les frais de son plein de carburant. "Cela me donne un coup de pouce, car je gagne 1,50 euros pour chaque trajet. A raison de deux trajets par jour 4 fois par semaine cela rembourse une partie de mon plein", assure-t-elle. À travers la même application, sa passagère bénéficie de la gratuité du trajet grâce au financement du covoiturage par les collectivités locales. "J’ai deux trajets gratuits par jour payés par le Pass Navigo", explique Souhaila Drissi. Elle assure également que le covoiturage lui permet un gain de temps considérable en gagnant environ deux heures par jour.
De plus en plus d’adeptes du covoiturage
Depuis mi-septembre, plusieurs applications de covoiturage observent une augmentation significative du nombre d’utilisateurs et par conséquent un flux plus important de trajets demandés. "Depuis trois semaines, avec l’augmentation des prix du carburant, nous avons eu 50% de trajets enregistrés en plus", note Julien Honnart, président et fondateur de Klaxit, une application de covoiturage subventionné.
L’entreprise spécialisée dans les déplacements allant du domicile au lieu de travail met en place des partenariats avec les collectivités locales afin de permettre aux conducteurs d’être rémunérés et aux passagers de voyager gratuitement. "A travers cette initiative, nous souhaitons développer le covoiturage au quotidien", précise le fondateur. Il explique en outre que selon lui, cette alternative aux transports en commun est "5 à 20% moins coûteuse que l’installation de nouvelles lignes de bus".
Le covoiturage subventionné est d’après lui "une manière très économique de desservir les zones péri-urbaines et d’apporter des solutions de mobilité à des personnes disposant seulement de leur voiture pour se déplacer et qui subissent de plein fouet la hausse du prix du carburant". Ces services de covoiturage subventionné sont pour l’instant disponibles en Île-de-France et en Pays-de-la-Loire.
Une pratique créatrice de lien social
Depuis fin 2019, Solène Simon embarque certaines de ses collègues pour faire le trajet vers l’hôpital. "C’est un moment sympathique, car on apprend à se connaître à travers les trajets, cela créé du lien entre nous". Une analyse que partage également sa passagère. "Les trajets sont des moments de convivialité lors desquels on échange à propos du travail, mais aussi de nos vies respectives". Ainsi, la dimension sociale du covoiturage en fait une alternative appréciée aujourd’hui par près de 900 000 usagers sur l’ensemble du territoire national.