128 candidats se disputent les onze sièges que compte ce département. En 2017, La République en Marche avait obtenu la majorité. Cette année, le scrutin pourrait réserver des surprises, notamment de la part de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).
Les 12 et 19 juin, les Val-de-Marnais sont appelés aux urnes afin d’élire leurs représentants à l’Assemblée nationale pour les cinq prochaines années. Onze circonscriptions composent le département du Val-de-Marne. Lors des législatives de 2017, c’est La République en Marche (aujourd’hui "Renaissance") alliée au MoDem qui avait remporté la majorité des sièges, sept sur onze.
Actuellement, les onze députés Val-de-Marnais sont (par circonscription) :
- 1e Frédéric Descrozaille (LREM)
- 2e Jean François Mbaye (Non-inscrits)
- 3e Laurent Saint-Martin (LREM)
- 4e Maud Petit (MoDem et Démocrates apparentés)
- 5e Gilles Carrez (LR)
- 6e Guillaume Gouffier-Cha (LREM)
- 7e Jean-Jacques Bridey (LREM)
- 8e Michel Herbillon (LR)
- 9e Isabelle Santiago (Socialistes et apparentés)
- 10e Mathilde Panot (FI)
- 11e Albane Gaillot (non inscrite)
Notons par ailleurs que le département avait plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle (32,67%). Emmanuel Macron au second (74,48%).
Les "Insoumis" à l’action
La France insoumise (LFI) semble avoir de grandes chances de pouvoir conserver, mais aussi conquérir de nouveaux sièges dans un certain nombre de circonscriptions du Val-de-Marne. Des circonscriptions où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au premier tour de l’élection présidentielle.
Mathilde Panot (LFI) est candidate sortante de la 10ème circonscription (Ivry-sur-Seine-Est / Ivry-sur-Seine-Ouest / Kremlin-Bicêtre/Vitry-sur-Seine-Nord). D’abord vice-présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, elle a succédé à Jean-Luc Mélenchon en tant que présidente du groupe à l'Assemblée en octobre 2021. D’autres profils "insoumis" sortent également du lot comme Rachel Keke – figure des gouvernantes grévistes de l'Ibis-Batignolles entre 2019 et 2021 – dans la 7ème circonscription (Chevilly-Larue / Fresnes / L'Haÿ-les-Roses / Thiais / Rungis).
La seule chose qu’on cherche à incarner, ce sont des solutions à des problèmes politiques très graves que vit la population actuellement. Il y a une urgence à agir.
Louis Boyard (LFI - Nupes)
Autre exemple : celui de Louis Boyard, 21 ans, ancien syndicaliste lycéen et candidat dans la 3ème circonscription (Boissy-Saint-Léger / Valenton / Villecresnes/ Villeneuve-le-Roi / Villeneuve-Saint-Georges / Limeil-Brévannes / Santeny). M. Boyard devra notamment faire face à Laurent Saint-Martin, le député sortant de la majorité présidentielle et rapporteur général du Budget à l’Assemblée nationale.
"Sur le terrain, nous avons un programme politique à proposer. La seule chose qu’on cherche à incarner, ce sont des solutions à des problèmes politiques très graves que vit la population actuellement. Il y a une urgence à agir. Et si j’ai été investi, c’est parce que des personnes ont estimé que je suis compétent", explique-t-il. "On a beaucoup de personnes qui se sont retrouvées dans la pauvreté après le quinquennat d’Emmanuel Macron. Les prix sont en train d’augmenter, et on est les seuls à proposer un blocage des prix. Dans beaucoup de villes de la circonscription, des écoles, surtout primaires et maternelles, sont dans un état indigne pour les enfants. Et on est les seuls à proposer d’investir dans les villes, pour qu’elles puissent investir dans les écoles", estime-t-il.
De son côté Laurent Saint-Martin indique que "les élections législatives ont toujours deux enjeux : donner une majorité au Président, et un autre enjeu très local, celui d’un député utile pour son territoire, comme j’ai pu le montrer ces dernières années avec la lutte contre les nuisances aériennes, l’accès de la fibre…". "Les très nombreux témoignages sur ma circonscription attestent que je suis là pour être utile au territoire. On a énormément fait bouger les choses en cinq ans. Beaucoup plus que n’importe quel autre député a pu le faire ici. Ma grande marque de fabrique est de bosser quelles que soient les étiquettes des élus locaux", ajoute-t-il.
Les "Insoumis" composent également avec Clémence Guetté, désignée cheffe de file dans la 2ème circonscription (Créteil / Orly / Choisy), face au député sortant Jean-François Mbaye – de la majorité présidentielle.
Implantation locale contre ministres parachutés
Du côté de la droite, on mise sur l’implantation locale. Trois maires Les Républicains (LR) se présentent dans le Val-de-Marne cette année. Didier Gonzales à Villeneuve-le-Roi, Marie-Carole Ciuntu à Sucy-en-Brie, et le maire de L’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun. Ce dernier sera notamment opposé à l’ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu, qui représente la majorité présidentielle dans la 7ème circonscription. Élue sous l’étiquette socialiste dans les Hauts-de-Seine en tant que conseillère régionale d’Île-de-France (2010-2015), c’est une première pour l’ancienne ministre dans le département.
Autre duel "élu local contre ancien ministre" dans la 8ème circonscription. (Maisons-Alfort, Joinville-le-Pont, Charenton-le-Pont et Saint-Maurice). L’ancienne ministre du Logement – entre 2020 et 2022 – Emmanuelle Wargon, (Ensemble) est opposée à Michel Herbillon, ancien maire LR de Maisons-Alfort pendant plus de 25 ans, et député du Val-de-Marne depuis 1997.
"Ce qui est important pour les habitants (…) c’est d’être bien défendus par quelqu’un qui aura du poids face aux décideurs. Le fait d’avoir été ministre, secrétaire d’état d’Elisabeth Borne, et d’avoir travaillé avec ceux qui sont aujourd’hui au gouvernement me permettra d’avoir du poids plus facilement", nous indique Emmanuelle Wargon, dont c’est le premier scrutin.
"Mon bilan et mon action, valent beaucoup mieux que tous les discours. Les gens savent que grâce à mon action de député, ils ont eu une amélioration de leur cadre de vie. On va avoir un nouveau commissariat de police, et on a misé sur des protections phoniques contre les autoroutes… Les gens savent quel est mon bilan", explique de son côté Michel Herbillon.
Les candidats du Val-de-Marne
2ème circonscription
- Clémence GUETTÉ (FI)
- Josefa TORRES (DXG)
- Françoise ROUSSEL (DXG)
- Eloïse LAVAL (REC)
- Elsa DERANSART (DVG)
- Céline SUIN (ECO)
- Salika AMARA (DIV)
- Antoine GHAYE (RN)
- Frédéric DRUART (LR)
- Mme Coline LARDEUX (RDG)
- Jean François MBAYE (ENS)
- Taieb BOURIACHI (DIV)
3ème circonscription
- Jean-Baptiste ABRIBAT (REC)
- Tom BRY-CHEVALIER (ECO)
- Guillaume POIRET (DXG)
- Louis BOYARD (FI)
- Blueez ORKIDEZ (DVG)
- Lucien NOAILE (DXG)
- Naoual HAMZAOUI (DVD)
- Laurent SAINT-MARTIN (ENS)
- Marie-Françoise BAPTISTE (DSV)
- Catherine MARQUES (DIV)
- Didier GONZALES (LR)
- André YON (DXG)
- Francis PRETOT (RN)
7ème circonscription
- Noël NADAL (REC)
- Rachel KEKE (FI)
- Claire MAURY (DXG)
- Gaëlle DEBBACHE (REG)
- Pascale CORBIN (ECO)
- Ugo IANNUZZI (RN)
- Vincent JEANBRUN (LR)
- Roxana MARACINEANU (ENS)
- El-Mehdi LEMAANNI (DIV)
8ème circonscription
- Erik PAGÈS (FI)
- Franck CHALENDAR (DSV)
- Amandine CHEYNS (DXG)
- Zohra LAMIMI (DVG)
- Mickaël MOURLIN (DXG)
- Stéphanie HUGON (DVG)
- Olivier BUCLIN (REC)
- Elisabeth VUILLARD (RN)
- Alexandra SCOTTO (ECO)
- Michel HERBILLON (LR)
- Emmanuelle WARGON (ENS)
10ème circonscription
- Bernard CHAPPELLIER (ECO)
- Alex JOUBERT (UDI)
- Philippe HARDOUIN (ENS)
- Laurine LADIAN-FASSI (REC)
- Élise LIN (RN)
- César COURANT (ECO)
- Mathilde PANOT (FI)
- Christine LICHTENAUER (DXG)