Transmettre ses dernières volontés en mode 2.0

Olivia Egalgi et Pierre Jouvene Faure ont mis au point un coffre en ligne qui permet de conserver des documents officiels mais aussi des souvenirs personnels. Des informations qui seront accessibles à vos proches après votre mort.

Ce couple de trentenaires a fondé à Vincennes dans le Val-de-Marne, la société Wishbook, une entreprise qui propose un coffre-fort numérique sécurisé, où l’on peut laisser un message à ses proches après sa mort.

"Un des éléments déclencheurs de la création de ce coffre-fort, c’est la perte de mon oncle qui est mort d’un cancer", explique Olivia Egalgi. "Pour confier ses dernières volontés, mon oncle avait laissé des documents sur son bureau, des lettres pour ses proches, un courrier pour indiquer qu'il ne voulait pas de cérémonie religieuse, mais aussi la liste des musiques qu’il souhaitait entendre le jour de son enterrement". "Pour moi c'était un acte généreux. Il avait pensé à nous et on a été heureux de pouvoir l'accompagner, comme il le souhaitait".

Coffre-fort numérique

De cette expérience personnelle est né Wishbook. Le site qui permet en quelques clics de créer votre coffre-fort numérique. Pour 74 euros vous avez accès à six coffres pendant un an. "On peut y rassembler : les souvenirs, les volontés médicales, l’héritage numérique (les comptes de la personne et ses mots de passe), les documents importants, comme des actes de propriété, les volontés funéraires, le testament olographe…", indique Olivia Egalgi, la cofondatrice.

"Dans son coffre, la personne peut stocker jusqu’à 2 giga-octets de données, qui peuvent prendre toutes les formes. On peut y mettre des documents officiels, des photos, des vidéos, mais aussi des enregistrements sonores", souligne la jeune entrepreneuse. "Pour assurer un niveau de sécurité maximale, le tout est crypté et je ne peux pas accéder au contenu des documents", précise-t-elle.

En s’inscrivant, on désigne trois proches qui disposent d’une clé de sécurité, ils seront les gardiens de ce wishbook, le livre des souhaits. L'acte de décès et la clé de sécurité permettront à vos gardiens d'accéder à votre coffre et à vos dernières volontés.

Démocratiser la transmission

Anne-Jennifer Chicou a monté un projet de diversité culturelle OHMBOA. Elle organise des ateliers créatifs et artistiques afin de changer le regard sur les minorités et lutter contre la discrimination. "Mon projet, repose sur la transmission, les femmes que je rencontre partagent leur savoir-faire". "J’ai toujours envie de partager ce que je sais faire mais aussi les moments qui marquent ma vie", poursuit-elle enthousiaste. "En décembre 2020, j'ai ouvert une wishbook  que j’alimente très régulièrement".

"Ce qui m’a plu dans ce coffre-fort numérique, c’est le côté journal intime. J'ai toujours noté mes instants de vie, les positifs, comme les négatifs. Quand je relis les notes des moments où je n'étais pas bien, ça me permet de prendre du recul, de me dire que ce n’était pas si grave".

Pour elle, la transmission entre générations renforce le lien familial. "Mon père m’a raconté beaucoup d’histoires sur mon grand-père que je n’ai pas connu. J’aurais aimé mieux connaître sa vie, d'ailleurs. J'ai regretté qu'il n'écrive pas son autobiographie, rigole-t-elle. En tout cas, ça me manque de ne pas en savoir plus sur lui et c'est pour cela que cet outil est important pour moi, pour que plus tard mes enfants sachent qui j’étais vraiment".

Transmission entre générations

Même enthousiasme pour Jérôme Nollet qui adore ce concept de coffre numérique. Ce père de trois grands enfants, est emballé par le système de la wishbox. "C’est un outil génial pour simplifier les transmissions", estime-t-il.

"Dans la famille tout le monde s’entend merveilleusement bien, mais les enfants, ça les ennuient de parler d'héritage". "Pour leur simplifier les choses, nous avons écrit une lettre, stockée dans la wishbox, où l’on donne des règles pour la gestion du patrimoine immobilier, après notre mort. Par exemple, nous avons un pied-à-terre à Paris. Si l'un des enfants veut le garder, il devra racheter la part des deux autres et si au bout d’un an ce n’est pas réglé, l’appartement devra être vendu". "Donner des règles, c’est les aider à prendre des décisions. C’est un acte d’amour, ça leur enlève du stress et à avoir à réfléchir", conclut-il.

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