Un élu accuse le maire de Charenton de s’opposer aux collages de photos d’otages du Hamas, la Ville annonce "des plaintes pénales"

Alors qu’un conseiller municipal de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), ex-membre de la majorité, affirme que le maire Hervé Gicquel "donne des ordres à sa police municipale de verbaliser et nuire à la campagne de sensibilisation de libération des otages" du Hamas, la Ville dénonce des accusations "fausses" et "scandaleuses".

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Dans un message publié mercredi sur X avec plusieurs vidéos, il reproche au maire de Charenton de s’opposer au collage d’affiches d’otages du Hamas, suite à l’attaque du 7 octobre dernier en Israël. Mickaël Szerman (sans étiquette), conseiller municipal, affirme ainsi que Hervé Gicquel (LR) "donne des ordres à sa police municipale de verbaliser et nuire à la campagne de sensibilisation de libération des otages de l’organisation terroriste islamiste".

L’élu accuse l’édile d’"ordonner (...) à sa police municipale de verbaliser ses administrés" et lui reproche de "déshonorer sa fonction".

Dans une autre publication, relayant un entretien sur BFMTV, Mickaël Szerman pointe du doigt un "comportement inacceptable", et souhaite voir le maire "se plier" à ses "revendications humanistes".

La Ville annonce "des plaintes pénales"

Dans un communiqué publié ce vendredi, la Ville de Charenton réagit en annonçant "des plaintes pénales". "Dernièrement, des collectifs ont mené des actions de collage dans de nombreuses villes de France et notamment Charenton pour soutenir la libération des otages. Il faut rappeler que la commune dispose d’une douzaine de panneaux d’affichage libre qui doivent être utilisés par quiconque souhaite s’exprimer mais qu’en revanche, il est interdit de procéder à des affichages sur les bâtiments publics et le mobilier urbain", indique le communiqué.

"La police municipale a toujours eu dans ses missions celle de faire respecter cette interdiction. Elle est donc intervenue lorsque ces collectifs ont collé des affiches sur des équipements publics (dont le Tribunal, cimetière …) et du mobilier urbain, afin de les inviter à utiliser les panneaux d’affichage libre. Aucune verbalisation n’a pour autant été dressée par la police municipale compte-tenu de la situation dramatique à laquelle sont exposées les communautés juives", poursuit la Ville.

La mairie accuse l’élu municipal de vouloir "écorner l’image du Maire et de son équipe et de lui nuire à des fins politiques pour le mettre en porte à faux vis-à-vis de la population". "Cette personne a ainsi prétendu sur les réseaux sociaux que le Maire aurait tenté d’empêcher un rassemblement déclaré en Préfecture sur la place Aristide Briand, le 12 novembre à Charenton, en soutien aux otages", écrit la Ville.

"Puis, il sous-entend, le 15 novembre dans un tweet, que le Maire est un soutien du Hamas", ajoute la mairie - en faisant allusion au message publié mercredi par Mickaël Szerman où ce dernier écrit : "Le maire de Charenton est-il du côté du Hamas ?". Le conseiller municipal "laisse par ailleurs entendre que la Municipalité se serait opposée aux collages en raison de leur objet puisque, selon lui, la police municipale n’interviendrait jamais de la sorte lors de collages illégaux. Il affirme enfin que le Maire serait sur le point d’être exclu des Républicains pour sa prétendue attitude dans ce dossier", poursuit la Ville.

"Ces accusations, toutes fausses et d’une rare gravité, sont ignobles et scandaleuses", assure la mairie, qui indique que l’élu a été "exclu de la majorité depuis plusieurs mois en raison de son comportement inqualifiable". Contacté, le cabinet du maire confirme que le conseiller municipal ne fait plus partie de la majorité "depuis juin", et évoque "un comportement en général" qui ne correspondait pas "à l’état d’esprit de la majorité" avec "des élus humbles au service de leurs concitoyens".

Un panneau affiché devant la mairie

Dans son communiqué, la municipalité "rappelle" également "qu’elle condamne sans équivoque les attaques terroristes du Hamas contre Israël et prône une libération immédiate des otages". "Suite aux actes terroristes indicibles qui ont meurtri Israël, la Municipalité de Charenton a immédiatement exprimé sa solidarité et sa compassion en prenant plusieurs initiatives, dont le drapeau israélien hissé sur le fronton de son Hôtel de Ville ainsi qu’une position sans ambiguïté de soutien au peuple israélien diffusé sur les supports d’information communaux", peut-on lire.

La Ville indique aussi que "Charenton est jumelée avec la commune de Zichron Yaacov où le Maire s’est déjà rendu", et assure que le maire "et son équipe entretiennent des relations étroites, partenariales et amicales, en toutes occasions, avec l’ensemble des communautés juives".

De son côté, Mickaël Szerman a publié un nouveau message sur X ce vendredi. Il se félicite d’avoir "obtenu l’affichage public devant la mairie" des photos des otages. "Quelle tristesse d’avoir été contraint depuis 40 jours de le soumettre par la pression médiatique, politique et publique pour arriver ce résultat", écrit-il.

A propos de cet affichage annoncé ce vendredi dans le communiqué de la Ville, le cabinet du maire explique à France 3 Paris Île-de-France que "le panneau avait été commandé". Contacté vendredi, Mickaël Szerman n’était pas joignable.

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