Une femme enceinte de 36 ans et ses deux enfants, âgés de 1 et 5 ans, ont été retrouvés morts égorgés vendredi soir dans leur domicile au Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne).
La victime, une Hongroise de 36 ans prénommée Tina, selon des voisins, était enceinte de sept mois. Elle partageait dans ce quartier résidentiel du Perreux-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, un deux pièces avec ses enfants et son mari, mais aussi sa soeur et le compagnon de celle-ci.
"Beaucoup de sang tout autour. Les deux petits enfants sur le lit et la femme par terre", précisait samedi matin, sur place, le beau-frère de la victime, prénommé Laszlo, qui a découvert les corps.
L'air épuisé, ce Hongrois de 40 ans, petit bouc et boucle d'oreille, raconte avec l'aide d'une voisine, qui traduit ses propos, être rentré du travail vendredi vers 18H et avoir trouvé porte close.
Après avoir attendu, puis dîné chez des voisins, il décide vers 23h30, la porte de la maisonnette de plain-pied étant toujours fermée à clé, de passer par le toit en s'aidant d'un escabeau, force le velux, et trouve les trois cadavres.
"Il est ressorti quelques minutes après et nous avons demandé à un voisin qui parlait mieux français d'appeler la police", explique la voisine, une Roumaine qui souhaite rester anonyme.
Selon des sources policières, les enfants et leur mère, qui gisaient dans une mare de sang, portaient des traces de coups de couteau au cou. La carotide des enfants a été tranchée et la mère portait également deux coups à la poitrine.
"Un couteau a été mis sous scellés, qui pourrait être l'arme du crime", a indiqué à l'AFP l'une de ces sources.
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Antoine et le petit Raphaël
Le mari de la victime, un Moldave d'une quarantaine d'années selon son beau-frère, est actuellement recherché par les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, qui privilégient la thèse du drame familial.
Selon l'une des sources, cet homme et son beau-frère "travaillaient apparemment sur des chantiers". Mais vendredi, "le père ne s'est pas rendu sur le chantier".
"Il n'y a pas d'éléments objectifs permettant d'accuser quelqu'un de l'extérieur", a commenté sur place Luc Poignant, du syndicat Unité-SGP Police, rappelant que "l'appartement était clos, fermé".
"Mon beau-frère, tout le monde le cherche", lâche Lazlo, qui raconte avoir passé une partie de la nuit dans les locaux de la police. Il s'adresse à la presse devant leur petite maison de plain-pied au crépi couleur saumon, donnant sur une cour intérieure où sont rangés plusieurs vélos d'enfants.
"Le père, il aimait beaucoup les enfants. Il les sortait souvent au parc, il y avait une montagne de jouets dans la cave", renchérit sa voisine, qui n'a "pas
beaucoup dormi".
La victime et son mari vivaient ici depuis deux ans et demi, selon des voisins, avec Antoine, cinq ans, puis Raphaël, 18 mois. "Ils se disputaient parfois, mais comme tout le monde, pas plus", note leur voisine roumaine.
"Il ne semble pas que ce soit un couple qui avait des problèmes", a renchéri Luc Poignant.
Il y a quelques semaines, Sophie, voisine du dessus arrivée en mars, a été invitée au goûter d'anniversaire, dans la cour, du petit Antoine qui fêtait ses cinq ans.
Le drame "ne correspond pas du tout à l'image que j'ai eue, on avait plutôt l'impression d'une famille unie", commente-t-elle, visiblement choquée. Elle désigne des fanions défraîchis sur la façade: "Vous voyez? la banderole d'anniversaire est encore accrochée".