L'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale propose ce samedi une visite exclusive du chantier (intérieur) de l'édifice et une invitation à la rencontre des métiers d’art intervenant dans sa remise à neuf.
Dans le cadre de la vingtième édition des Journées européennes des métiers de l’art – organisées par l’Institut national des métiers d’art – l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame de Paris propose cette semaine un programme culturel numérique permettant de découvrir quelques-uns des métiers d’art qui œuvrent à la renaissance de la cathédrale. Cet événement est organisé à la veille de la commémoration du deuxième anniversaire de l’incendie qui a ravagé la cathédrale – le 15 avril prochain.
Ce samedi, c’est une visite exclusive du chantier (intérieur) de Notre-Dame et une invitation à la rencontre des métiers d’art intervenant dans la remise à neuf de l’édifice qui sont au programme. Cette visite, d’une durée d’une heure, se déroulera à partir de 11h et sera visible en direct sur les pages Facebook et Instagram de l’établissement public. Elle concernera tout ce qui entoure les restaurations de peintures murales, de sculpture (de pierre et de métal) ainsi que le grand orgue de la cathédrale.
Cet événement est réalisé en partenariat avec la Fondation Bettencourt Schueller, mécène des métiers d’art et de la restauration de Notre-Dame, mais aussi avec nos confrères du Parisien.
"Susciter des vocations"
"Conformément à sa mission de valorisation des savoir-faire, et malgré la crise sanitaire, l’établissement public a souhaité participer activement à ces Journées européennes des métiers d’art", a expliqué dans un communiqué le général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame. "À travers les portraits d’hommes et de femmes mobilisés avec enthousiasme et détermination au service de la renaissance de la cathédrale, nous souhaitons mettre à l’honneur l’excellence et la richesse de ces savoir-faire parfois méconnus, et susciter des vocations", ajoute-t-il.
L’établissement public avait déjà organisé des événements du même style l’année dernière, lors des journées du patrimoines, en septembre 2020. L’un d’eux a par exemple été organisé sur le parvis de Notre-Dame, consacré au métier de charpentier était mis à l’honneur. L’événement avait rassemblé près de 10 000 personnes.
Objectif 2024
"Tous les métiers intervenant dans la restauration de Notre-Dame ne relèvent pas tous du domaine de l’art. Nous avons regardé avec attention quels étaient les métiers d’art mobilisés pour cette mission et avons choisi de les présenter", nous explique Jérémie Patrier-Leitus, directeur de la communication, du développement et de la programmation culturelle de l’établissement public. "Les travailleurs de chaque métier qui interviendront samedi seront interrogés à l’endroit où ils travaillent à l’intérieur de la cathédrale", ajoute-t-il.
On est toujours en lien avec un laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) pour s'assurer de l'efficacité des produits utilisés et le respect de la déontologie de la conservation restauration.
Amélie Strack, restauratrice de sculptures pierre et métal, sera l’une des protagonistes de la visite de ce samedi. Habilitée à travailler sur les monuments historiques classés de France, elle est chef de chantier chez Socra, une entreprise de restauration et de conservation d'oeuvres d'arts et de monuments anciens.
En ce qui concerne son travail à Notre-Dame, il consiste "notamment au nettoyage des œuvres via diverses méthodes. Cela va du nettoyage chimique (pelable et compresse), mécano-chimique comme l’emploie du laser, et mécanique (microsablage - projection de sable, dégagement au scalpel). Une des compresses utilisées, le Clean Galena 23, a d'ailleurs été concue spécifiquement pour Notre-Dame. On est toujours en lien avec un laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) pour s'assurer de l'efficacité des produits utilisés et le respect de la déontologie de la conservation restauration", nous confie-t-elle. "Au sein de Notre-Dame, je travaille dans les deux chapelles de Notre-Dame de Guadalupe (dans la nef) et de Saint-Ferdinand, à l'intérieur et l'extérieur (...) mais aussi dans les tribunes sur des sculptures très fragiles", poursuit Mme Strack.
Notre-Dame doit être achevée en 2024, cinq ans après l'incendie. La mission de tous les travailleurs présents à son chevet : la restaurer telle qu'elle était avant la tragédie.