18 personnes soupçonnées d'escroquerie à la fausse convocation judiciaire ont été interpellées lundi en France, principalement en région parisienne. L’enquête est notamment confiée aux gendarmes de la section des recherches de Versailles.
C’est un vaste coup de filet : lundi, les forces de l’ordre ont interpellé 18 suspects en France et un autre en Belgique. Tous sont soupçonnés d'escroquerie à la fausse convocation judiciaire, selon un communiqué de la police et de la gendarmerie publié ce vendredi.
En France, des suspects ont été arrêtés en Île-de-France, mais aussi à Nantes, au Mans, Toulouse, Sens (Yonne), Orléans et Nice. Les interpellations concernent principalement la région parisienne selon Le Monde. À l’issue de leur garde à vue, quinze des suspects ont été convoqués devant le tribunal correctionnel pour être jugés pour accès et maintien dans un système de données, escroquerie et blanchiment d'escroquerie en bande organisée, a indiqué le parquet de Paris - sans préciser la date de l'audience.
L'escroquerie à la fausse convocation judiciaire consiste à envoyer, au nom de responsables des forces de l’ordre, de magistrats ou d'institutions comme Europol, des courriels à des personnes indéterminées. Les victimes sont ainsi notamment accusées de pédopornographie via la consultation de sites internet illégaux, et menacées de poursuites judiciaires sauf si elles paient une "amende". Les enquêteurs ont établi que l'argent escroqué était dépensé en France, mais plus généralement envoyé en Côte d'Ivoire et dans d'autres pays africains.
"Les sommes versées par les victimes vont de moins de 5 000 euros à 150 000 voire 200 000 euros"
Début 2021, cette campagne d’hameçonnage (ou phishing) a inondé tout le territoire et conduit la section spécialisée dans la cybercriminalité du parquet de Paris à ouvrir une enquête. Ces investigations ont été confiées aux policiers de l'Office central de lutte contre la cybercriminalité (OCLCTIC), aux gendarmes de la section des recherches (SR) de Versailles à ceux du ComCybergend et à la Brigade de recherches de Nice, avec l'appui de l'agence européenne de police Europol.
La plateforme Pharos comptait en juin 2022 150 000 signalements ayant trait à cette escroquerie. Un an plus tard, le préjudice est évalué "a minima à 3,5 millions d'euros", estime le commissaire Christophe Durand, de l'OCLCTIC.
Au total, près de 400 personnes ont déposé plainte. "Les sommes versées par les victimes vont de moins de 5 000 euros à 150 000 voire 200 000 euros", explique le colonel Thomas Andreu, de la SR de Versailles, en indiquant que six personnes se sont donné la mort "potentiellement en lien avec cette escroquerie".