Championnat de France de bras de fer : "Pratiqué dans les règles de l'art, ce n'est pas plus risqué que de la danse"

Le championnat de France de bras de fer sportif est à revivre ce dimanche à 15h20 sur France 3 Paris Ile-de-France, après s'être le 4 mars à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Comment se pratique et se développe cette discipline ? Entretien avec deux "ferristes" franciliens : Akhmed Akmurzayev et Raphaël Blin.

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Le 4 mars à Saint-Germain-en-Laye, 170 inscrits se sont empoignés en duel afin de lutter pour leur place en équipe de France de bras de fer sportif. Parmi les co-organisateurs, le multiple champion de France Akhmed Akmurzayev et Raphaël Blin, athlète mais aussi capitaine de l'équipe de France et responsable national de l'arbitrage. Tous les deux pratiquent la discipline depuis sept ans.

Oubliez les bras de fer improvisés entre amis, en compétition les combats se déroulent sur une table homologuée. "Dessus, il y a des 'elbow pads', des coussins pour poser le coude, qu’on n’a pas le droit de soulever, résume Raphaël Blin. Il y a aussi les 'win pads', les coussins de la victoire. Dès que le poignet de l'adversaire touche ce pad ou se retrouve sous sa hauteur, il perd. Il y a également les poignets pour le bras qui ne combat pas. C’est obligatoire de le tenir, par sécurité."

"Pour la position de départ, il faut avoir les épaules parallèles à la table, les poignets droits et l'arbitre doit pouvoir voir l'articulation du pouce, poursuit cet arbitre international. Au départ, on dit 'Ready, Go !' et à partir de là, à chacun sa technique de prédilection. On fléchit le poignet, on glisse le coude, on utilise le poids du corps."

"C'est de la lutte sur une surface réduite"

"D’un point de vue extérieur, c’est impressionnant, très explosif, explique Raphaël Blin. Un combat dure en moyenne 10 secondes, mais selon les écarts de force et de niveau, ça peut aussi bien être 1 seconde que 10 minutes. La stratégie et l'intelligence entrent en jeu pour trouver la faille de son adversaire, attaquer son point faible et prendre l'avantage."

"Même entre deux athlètes très forts, l’un des deux peut se faire 'flasher', se faire surprendre, raconte Akhmed Akmurzayev. Si l’adversaire ne se réveille pas au bon moment, sa main se retrouve directement sur le pad. C'est de la lutte sur une surface réduite. Ça commence à faire."

"Le mental, c’est la première qualité, poursuit ce membre de l'équipe de France en catégorie -110kg. L’endurance va avec. Lors d’une compétition, on enchaîne souvent 5-6 combats avec le bras gauche et 5-6 autres avec le bras droit. A noter qu’en France, il y a aussi une catégorie 'open' où les poids légers peuvent affronter des gaillards plus massifs. Dans tous les cas, le corps et la tête doivent être prêts."

"Quand on fait un bras de fer entre copains sur les bancs du collège, on peut faire n’importe quoi"

Akhmed Akmurzayev pointe d’ailleurs du doigt "les vidéos de bras de fer 'loisirs' où les participants se pètent les bras". "Ça donne une image dangereuse de la discipline, alors que le bras de fer sportif pratiqué dans les règles de l'art, ce n'est pas plus risqué que de la danse, indique-t-il. Même si bien sûr le risque zéro n’existe pas. Mais le problème avec le bras de fer 'ludique', c’est que les gens n’y connaissent rien et ne savent pas éviter les positions dangereuses."

"Quand on fait un bras de fer entre copains sur les bancs du collège, on peut faire n’importe quoi. Si on perçoit ça simplement comme un jeu, derrière on ne fait pas attention. Le bras de fer sportif est comparable au judo : jamais vous ne verrez un judoka pratiquer sur du béton, sans échauffement", insiste le ferriste.

"Ce qui compte le plus, c'est la discipline et la condition physique, ajoute Raphaël Blin. Le sport peut être traumatisant quand on s'entraîne mal au niveau des bras. Il faut rester attentifs aux professionnels qui parlent de la discipline pour assimiler un maximum de connaissances et éviter les erreurs." La Fédération Française de Force (FFForce) donne quelques conseils de préparation sur son site.

"Les réseaux sociaux jouent un vrai rôle pour faire découvrir la pratique"

Si le bras de fer sportif n’est reconnu par le ministère des Sports que depuis 2019 avec son affiliation à la FFForce, la pratique "prend bien" d’après Raphaël Blin. "En Île-de-France, il y a quatre clubs et autour de 50 licenciés, mais la région parisienne est loin d’être la première région au niveau national", précise le ferriste, trésorier du Club Paris Bras de Fer.

"Ça se développe bien, explique Akhmed Akmurzayev. En 2019, ça tournait autour de 100 licenciés en France, aujourd’hui on approche les 400. Et contrairement à d’autres sports, 80 à 90% des licenciés sont des compétiteurs, avec donc un certain niveau. Les réseaux sociaux jouent un vrai rôle pour faire découvrir et exploser la pratique, avec notamment des personnalités issus du monde du fitness." Akhmed Akmurzayev publie d’ailleurs des vidéos sur YouTube, et Raphaël Blin sur TikTok.

"L’idée est de susciter des vocations chez les jeunes, ajoute Akhmed Akmurzayev. Au niveau local, il y a au moins un open régional par mois. Pour le championnat de France, il y avait 104 inscrits l’an dernier. L’an prochain, ça ne m’étonnerait pas qu’on dépasse les 200."

Le championnat de France de bras de fer est à regarder sur france.tv ou dimanche 30 avril à 15h20 sur France 3 Paris Ile-de-France.

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