Des dizaines de milliers de m³ de déchets accumulés depuis 20 ans sur trois communes des Yvelines vont commencer à être déblayés dans les mois qui viennent selon le maire de l'une d'elles.
Le site est désormais totalement interdit au public. Le barriérage et la surveillance jour et nuit des parcelles concernées débutent cette semaine, a indiqué lors d'une conférence de presse le maire DVD de Carrières-sous-Poissy, Christophe Delrieu. "On met un terme à vingt ans de cacophonie", s'est-il félicité.
L'opération de pré-nettoiement de ces décharges sauvages, essentiellement constituées de déchets du BTP (gravats, amiante, etc.) et dont la plus importante - 13.000 m³- a été surnommée "la mer de déchets", va être mise en œuvre et financée par le département.
L'opération globale de déblaiement, dépollution des sols et de réaménagement du site, devrait durer plusieurs années, selon le maire de Carrières.
Nous étions une vingtaine hier pour nettoyer les abords de la cabane des cantonniers chemin des Trépassés à @ville_carrieres. Merci à tous pour votre bonne humeur et votre volonté pour débarrasser ces #dechets. Nous devons rapidement terminer de ramasser les sacs restants. pic.twitter.com/xjUXDJKvZE
— DechargeonsLaPlaine (@ContactPlaine) December 2, 2019
Anciennes terres de maraîchage
Sur les communes de Carrières, Triel-sur-Seine et Chanteloup-les-Vignes ont en effet été entassés au fil des ans quelque 38.000 m³ de déchets sur des terrains privés, issus notamment de chantiers dans les Hauts-de-Seine, selon le maire. Au total, 750 parcelles appartenant à 350 propriétaires sont peu à peu devenues des décharges à ciel ouvert.Anciennement terres de maraîchage mais décrétées impropres aux cultures destinées à l'alimentation humaine en 1999 pour cause de pollution au plomb, la friche, située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Paris, a depuis été occupée essentiellement par des communautés roms ou de gens du voyage sédentarisés.
Pour Sylvie Goulet, présidente de l'Association des propriétaires fonciers et exploitants agricoles (APEA), "c'est un soulagement". "Ça fait 20 ans qu'on est embêtés par ces déchets, qu'on a demandé aux pouvoirs publics de bouger. Tout seuls, nous petits propriétaires, on ne pouvait rien", a-t-elle expliqué à l'AFP.
3 millions d'euros pour réhabiliter
"C'est un point de départ mais ce n'est que le début du combat", a réagi de son côté Alban Bernard, président du Collectif Déchargeons la plaine, qui a mis récemment en place une application permettant de répertorier l'ensemble des décharges sauvages de France.Un comité de pilotage État-collectivités est chargé de fédérer acteurs institutionnels et privés pour finaliser l'opération et un appel à projets a été lancé pour concevoir ce que deviendra le site à terme. "Tout est ouvert", selon M. Delrieu.
Le coût total de l'opération de réhabilitation des 330 hectares concernés devrait avoisiner les 3 millions d'euros, entièrement financés par le futur aménageur privé, selon lui.