"Mesures gadgets" et "frustration" : des élus jugent insuffisantes les annonces anti-émeutes du gouvernement

Elisabeth Borne a annoncé ce jeudi plusieurs mesures pour agir contre les émeutes après celles survenues suite à la mort de Nahel à Nanterre en juin dernier. Pour plusieurs élus franciliens, ces mesures sont insuffisantes.

"C'est à l'Etat de prendre ses responsabilités" : le maire (Génération.s) de Trappes dans les Yvelines, Ali Rabeh, juge les annonces du gouvernement contre les émeutes insuffisantes.

Élisabeth Borne a annoncé ce jeudi une série de mesures pour apporter une réponse "régalienne" aux émeutes déclenchées par la mort le 27 juin de Nahel, 17 ans, tué par un policier. Il est ainsi envisagé un encadrement des jeunes par des militaires. Ceux qui incitent à la violence sur les réseaux sociaux pourront, par ailleurs, en être bannis temporairement. Pour corriger la "démission" de certains parents devant la "dérive" de leurs enfants, le gouvernement entend légiférer pour proposer des peines de travaux d'intérêt général à ceux "qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs", a déclaré la Première ministre.

Pour Ali Rabeh, ce sont des réformes "gadgets en décalage avec la réalité". Il vise en particulier la responsabilisation des parents prônée par Elisabeth Borne. "On ne peut pas dire à des mamans célibataires qui travaillent et doivent en plus gérer des enfants que ce sont les seules fautives face à la délinquance de leurs enfants", estime l'édile. 

"Partager le fardeau de la pauvreté"

Selon lui, l'Etat et les départements doivent faire appliquer l'accompagnement des jeunes en difficulté par des éducateurs spécialisés lorsque cet accompagnement est demandé par le juge des enfants. Aujourd'hui, il lance un appel pour "partager le fardeau de la pauvreté afin d'apporter des réponses efficaces à la délinquance".

Il appelle aussi à accompagner les jeunes en difficulté avec plus d'aides pour les éducateurs qui les soutiennent. Enfin, il souhaite que les policiers qui travaillent dans ces quartiers puissent créer un "climat de confiance" avec les habitants des quartiers populaires. Il déplore qu'aujourd'hui, les policiers qui y sont déployés, soient souvent "jeunes, moins bien formés et moins expérimentés".

"Un sentiment d'urgence"

Vincent Jeanbrun, le maire (LR) de l'Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne, a également réagi à ces annonces au micro de France Télévisions. Il a exprimé sa "frustration". Celui-ci a rappelé "le sentiment d'urgence" ressenti par les maires.

Enfin, ces mesures ne sont pas assez "concrètes" selon lui. L'élu demande à ce que les familles ne se présentant pas à un rendez-vous en mairie pour un rappel à la loi soient sanctionnées et à ce que les policiers soient autorisés à utiliser des drones pour localiser les émeutiers.

Son domicile avait été attaqué à la voiture-bélier incendiée en juillet dernier lors des émeutes. Sa femme et une de ses filles avaient été blessées. La mairie de l'Haÿ-les-Roses avait été protégée avec des barbelés après plusieurs nuits de violence.

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