Prison avec sursis requise contre une élue pour des tweets sur le "lobby LGBT"

De la prison avec sursis a été requis contre la conseillère municipale Agnès Cerighelli (ex-LREM) après des tweets polémiques sur le "lobby LGBT". Le tribunal de Versailles poursuivait l'élue pour "injure publique en raison de l'orientation sexuelle". Le délibéré est attendu pour le 17 février.

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Six mois avec sursis et 140 heures de travail d'intérêt général ont été requis lundi à l'encontre d'une élue d'opposition de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) pour des tweets s'en prenant au "lobby LGBT". Habituée des tweets polémiques, la conseillère municipale Agnès Cerighelli (ex-LREM) était poursuivie par le tribunal de Versailles pour "injure publique en raison de l'orientation sexuelle" et "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'orientation sexuelle"
  
En cause, trois tweets diffusés en mars 2019 qui s'en prenaient au "lobby LGBT", qualifié par l'élue de "secte" aux "méthodes dangereuses", d'"infâme et pervers". Le parquet de Paris s'était saisi de l'affaire après la plainte de deux des cinq associations parties civiles au procès, avant de se dessaisir au profit de Versailles.

Des propos "éminemment injurieux"
    
Un seul de ces tweets a depuis été supprimé par Mme Cerighelli qui s'est engagée à la barre à retirer les deux autres. Le procureur Philippe Toccanier a assorti ses réquisitions d'une obligation pour l'élue d'indemniser les parties civiles et demandé l'affichage de la décision sur les portes de la mairie pendant deux mois.
    
Les propos incriminés "sont éminemment injurieux" pour les personnes LGBT, avec la "volonté très claire de renvoyer ces personnes au ban de la société", a estimé le magistrat. "Vous trouvez que c'est une communication adaptée, intelligente, pensée, réfléchie, pertinente et surtout légale?", a interrogé sans ménagement le procureur. "C'est pour avoir une existence politique que vous twittez?", l'a-t-il encore tancée.

"Je ne suis pas homophobe"

"Je ne suis pas homophobe", mais "une femme politique qui s'indigne de l'activisme politique d'un lobby politique", a martelé la prévenue à la barre."Je n'ai injurié personne" et il n'y a là "rien pour inciter à la haine", s'est encore défendue la quinquagénaire, actuellement en campagne électorale pour la mairie de Saint-Germain et qui se revendique depuis peu des Républicains sur son compte Twitter, suivi par 13.000 personnes.
    

Son avocate a plaidé la relaxe


"Mme Cerighelli pourrait avoir le courage de son homophobie", a réagi Me Etienne Deshoullières, l'un des avocats des parties civiles. "Le cas Cerighelli est un cas très particulier" qui "tous les jours déverse des propos homophobes" sur Twitter, a-t-il poursuivi. Or "ces injures, ces appels à la haine provoquent surtout de la haine de soi", a-t-il plaidé, rappelant que "chez les jeunes LGBT, le taux de suicide est quatre fois supérieur au reste de la population".

 
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