Quel avenir pour la dernière champignonnière des Yvelines ?

Champignons de Paris, pleurotes, shiitakés… Depuis près de 8 ans, à Evecquemont dans les Yvelines, Angel Maioli cultive différentes espèces de champignons dans d’anciennes carrières souterraines. Même si la demande en Ile-de-France reste importante, à quelques années de la retraite, il souhaite trouver un repreneur.

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Il a voué sa vie à sa passion : les champignons. Sur les collines d’Evecquemont, à une quarantaine de kilomètres de Versailles dans les Yvelines, Angel Moioli les fait pousser depuis 8 ans, dans l’obscurité d’anciennes carrières souterraines.

Champignons de Paris, shiitakés, pleurotes…Une culture maraîchère qui demande de l’investissement et du temps. Seul champignonniste des Yvelines, à 63 ans, Angel Moioli aimerait trouver un repreneur pour faire perdurer son entreprise. Mais pas si simple malgré une forte demande locale.

Comment se porte le marché du champignon en Île-de-France depuis le COVID ?

Angel Moioli : Pendant le COVID, les gens allaient voir les producteurs. Donc je faisais de la vente sur l’exploitation. Ça a été. Puis le déconfinement est arrivé et les gens sont repartis à leurs habitudes d’achat que ce soit en retournant dans les magasins ou utilisant différents systèmes de livraison. Mais depuis quelques mois, on voit que les gens se serrent la ceinture. Les temps sont durs pour tout le monde. Il y a un peu moins de clientèle. Il y a de la demande, mais ce n’est plus pareil.

Comment faites-vous face à la concurrence ?

Angel Moioli : C’est vrai qu’on est de moins en moins en carrière souterraine en Ile-de-France. Dans notre région nous ne sommes plus que quatre, et je suis le seul dans le département des Yvelines. Face à la concurrence on essaye de faire valoir ce patrimoine qui repose sur une méthode traditionnelle. Moi je fais des journées portes ouvertes pour faire découvrir aux gens cette culture maraîchère et montrer comment on travaille.

J’essaye de leur expliquer la différence entre notre méthode de travail et celle qui est industrielle. Et puis je me suis diversifié depuis plusieurs années. Je fais du champignon de Paris, des pleurotes, des shiitakés, un champignon d’origine asiatique. Le mois prochain, je vais me remettre à la culture des pholiotes de peupliers et à la pleurote eryngii. En diversifiant cela apporte aussi d’autres clientèles et d’autres façons de travailler.

Malgré la demande en Île-de-France, vous cherchez tout de même un repreneur ?

Angel Moioli : J’ai 63 ans, donc je ne suis pas loin de la retraite. Je commence à y songer. Vu qu’on est de moins en moins, il faut trouver des personnes qui soient intéressées. J’ai des gens qui me contactent mais comme c’est un métier de production ils ne s’imaginent pas vraiment que tous les jours il faut être présent. Même le samedi et le dimanche cela pousse. On ne récolte pas quand on a envie de récolter. C’est un métier prenant qui demande beaucoup d’engagement et de volonté.

Avez-vous d’autres projets ?

Angel Moioli : Si je n’arrive pas à céder mon exploitation, j’envisage de la reconvertir en musée. Ce serait un musée des champignons. J’y songe, car il y a baucoup de demandes de visites de champignonnières en Île-de-France. Quand il y a des journées portes ouvertes j’ai beaucoup d’inscriptions. En plus j’ai gardé du vieux matériel et cela m’intéresserait de faire découvrir aux gens via un musée ce métier.

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