Montpellier accueille ces jours-ci un véritable mondial du vin où beaucoup de conversations tournent autour de l'annonce par Donald Trump de la mise en place d'une taxe sur les produits d'importations français. Le marché américain arrive en deuxième position des exportations de vins d’Occitanie.
Alors que l'événement Millésime Bio 2025 accueille 1 500 exposants au Parc des expositions à Montpellier, dans le salon d'affaires consacré aux importateurs étrangers, pas moins de cinq acheteurs arrivent des États-Unis.
Comme ce professionnel, originaire du Michigan. "J'achète le vin du Languedoc à 4 euros la bouteille et elle se retrouve à 15 dollars en boutique. Ça reste assez compétitif par rapport aux vins californiens", explique Joe Kotnik, acheteur américain de vins français.
"Un gros impact sur notre belle région"
Compétitif pour l'instant, car le président américain Donald Trump veut appliquer une taxe sur les importations de produits européens, dont le vin. Il a réaffirmé ces derniers jours sa volonté de soumettre les pays européens à des droits de douane. Pour rappel, à l'automne 2019, Donald Trump, déjà président, avait mis en place une surtaxe de 25 % sur les importations de vins français, en vigueur pendant deux ans.
Une mesure qui avait engendré une baisse des ventes outre-Atlantique de 40 %, avec un manque à gagner estimé à 600 millions d'euros. Nous ne connaissons pas l'ampleur pour l'instant des nouvelles mesures à venir, mais cette menace inquiète les producteurs de vin bio d'Occitanie.
"En Occitanie, les vins bio représentent 60 000 hectares. C'est énorme, c’est 34 % des surfaces françaises. S’il venait à y avoir ces taxes, cela ferait un gros impact sur notre belle région", détaille Nicolas Richarme, président du Sud Vin Bio.
"Hausse de prix"
Du côté de l'agence de développement économique d'Occitanie, on préfère voir le verre à moitié plein. "Les Américains voudront toujours acheter du vin français, mais inévitablement, s'il y a des taxes, il peut y avoir une hausse de prix. Après, cette hausse de prix, pour le consommateur, elle peut être absorbée à différents niveaux. L'importateur, le distributeur , voire le consommateur américain qui peut vouloir acheter un peu plus cher," analyse Catherine Machabert de l'agence Ad'Occ.
Le vignoble français a des armes à faire valoir si jamais une guerre commerciale devait avoir lieu avec les États-Unis. "On a des vins d'exception, que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Ce côté terroir, c'est unique en France. On a quelque chose à faire valoir et il faut continuer à se battre là-dessus", est convaincu cet amateur de vin bio.
La taxe Trump sur les importations de produits français n'est pas actée pour l'instant, mais les professionnels du vin en Occitanie s'y préparent déjà.
Écrit avec Olivier Brachard.