Victime de la sécheresse et du peu de précipitations, le département des Yvelines est pour moitié placé en situation de "crise". Particuliers, entreprises, collectivités ou encore agriculteurs doivent désormais respecter des restrictions d'usage de l'eau. Vérifiez si votre commune est concernée grâce à un moteur de recherche.
C'est la goutte d'eau qui n'a pas fait déborder le vase. La préfecture des Yvelines a décidé, le 20 juillet dernier, de passer la moitié du département en situation de "crise", une conséquence directe de la sécheresse qui sévit dans le département.
Deux des quatre zones qui composent le département, selon un découpage hydrologique, se voient appliquer, dès à présent, des restrictions sur l'usage de l'eau. Il s'agit des secteurs "Centre" et "Sud-Est", qui comprennent de nombreuses communes telles que Vélizy, Coignières, Saint-Arnoult ou encore Cernay-la-Ville, Chevreuse ou Guyancourt.
Un moteur de recherche sur le site vigieau permet de savoir quelles sont les communes concernées par les restrictions.
Les seuils d'alerte ont été relevés progressivement depuis le mois de mars, en passant successivement au stade de vigilance, d'alerte, d'alerte renforcée jusqu’à atteindre celui de "crise".
Des seuils déclenchés eu égard au niveau des nappes phréatiques et à celui des différents cours d'eau. "La météo n'y fait rien, les nappes continuent à descendre. Quant aux cours d'eau, les quelques petites averses annoncées ne suffiront pas à modifier leur niveau", explique Sylvain Reverchon, directeur départemental des territoires au sein de la préfecture des Yvelines.
Interdiction d'arroser ou de laver sa voiture
Plusieurs restrictions sont donc à prévoir dans les communes concernées. L'arrosage des pelouses, des arbres ou encore le remplissage des piscines est désormais interdit jusqu'à nouvel ordre. L'arrosage des jardinières et des jardins potagers est quant à lui interdit de 9h à 20h, pour éviter l'évaporation de l'eau.
L'arrosage des terrains de golf et de sport n'est plus possible, sauf en cas de compétition nationale ou internationale. Il est également interdit aux particuliers et aux professionnels de laver leur véhicule, sauf cas exceptionnel. "Pour les véhicules sanitaires, alimentaires ou ceux qui se rendent en zone polluée par exemple, le nettoyage n'est pas interdit", précise le directeur départemental des territoires.
Pour faire appliquer ces restrictions aux particuliers et aux collectivités, la préfecture compte sur le civisme des habitants. Mais la confiance n'exclut pas le contrôle : "Nous avons une brigade de contrôle, comme une police de l'environnement, détaille Sylvain Reverchon. Pour ce faire, nous établissons un plan de communes que nous allons voir, à différents horaires et nous verbalisons si besoin."
Des amendes allant jusqu'à 1 500 euros peuvent donc être délivrées, mais Sylvain Reverchon n'est pas inquiet quant à leur bonne application : "Au début nous avions un peu de difficultés avec certaines communes qui avaient du mal à appliquer les interdictions, mais lors de nos derniers contrôles, nous n'avons pas constaté d'anomalies." Des dérogations individuelles, étudiées au cas par cas pourront toutefois être délivrées aux collectivités.
Quelques dérogations pour les agriculteurs
Pour les agriculteurs, ces restrictions ont un véritable impact. L'irrigation par aspersion est interdite, elle est par contre autorisée lorsqu'il s'agit de systèmes localisés. Des dérogations sont également appliquées en fonction des cultures. "Quand on cultive de la salade, il faut qu'elle soit arrosée tous les jours. Il y a donc une dérogation pour les maraîchers, avec des horaires d'arrosage limités pour qu'ils puissent malgré tout continuer à commercialiser leurs produits", argue Sylvain Reverchon.
La durée de ces restrictions est pour l'instant inconnue, la levée du seuil "crise" dépendra de la météo des prochaines semaines. "L'année passée, nous avons levé les restrictions fin septembre, début octobre", raconte le directeur départemental. "Ma plus grande inquiétude est sur la zone Centre car la nappe phréatique descend et met très longtemps à se reconstituer. Il faudrait un automne et un hiver pluvieux, mais depuis trois ans le toit de la nappe, c’est-à-dire le niveau maximum qu'elle atteint annuellement, ne fait que diminuer".
Les deux autres zones des Yvelines, celles de la Seine et du Sud-Ouest sont quant à elles maintenus au seuil de vigilance, qui consiste à "sensibiliser le grand public et les collectivités aux règles de bon usage d'économie d'eau". Une partie de l'Essonne, celle de l'Orge, est également concernée. La préfecture appelle à la mobilisation collective.