Cassandra Belin, la femme au niqab condamnée à un mois de prison avec sursis pour avoir insulté des policiers lors d'un contrôle d'identité mouvementé en juillet 2013 à Trappes (Yvelines), sera rejugée le 22 octobre à Versailles, après le renvoi jeudi de son procès en appel.
La cour d'appel a renvoyé l'audience en l'absence de l'avocat des trois policiers ayant procédé au contrôle d'identité de cette jeune femme intégralement voilée. Le soir du 18 juillet, en plein ramadan, ce contrôle avait dégénéré et conduit à plusieurs nuits de violences visant notamment le commissariat de Trappes, pris d'assaut par 200 jeunes.
Aux policiers, Cassandra Belin, convertie à l'islam, aurait dit: "Allah va vous exterminer"... Mais elle ne reconnaît qu'un "Ferme ta gueule!", selon son avocat, Me Philippe Bataille. Elle avait fait appel de sa condamnation en janvier à un mois de prison avec sursis pour outrage et à 150 euros d'amende pour le port du voile intégral dans l'espace public, ce qui est interdit par la loi de 2010. Depuis, Cassandra a "été contrôlée à trois reprises et verbalisée", selon le premier rapport annuel de l'Observatoire de la Laïcité publié en mai. "Cassandra Belin n'a pas été contrôlée parce qu'elle était musulmane mais parce
qu'elle était en infraction", avait plaidé l'avocat des trois policiers, Me Thibault de Montbrial, évoquant un contrôle "irréprochable".
L'avocat de Cassandra Belin surveillera de son côté dans le courant de l'année la décision de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui a examiné le 25 novembre le recours d'une musulmane française contre la loi interdisant la dissimulation du visage. L'arrêt sera "déterminant", selon Me Bataille, car "si la CEDH venait à s'opposer à la loi, il n'y aurait plus de bases aux poursuites contre ma cliente". Autre rebondissement espéré par l'avocat: le possible renvoi devant la justice d'un des trois policiers, soupçonné d'avoir tenu des propos islamophobes sur sa page Facebook quelques jours après les violences de Trappes. Le mari de Cassandra Belin, condamné à 3 mois de prison avec sursis pour s'être violemment interposé lors du contrôle et qui a été rejugé en appel, sera fixé sur son sort le 1er juillet.