Larossi Abballa, qui avait assassiné un policier et son épouse à Magnanville, dans les Yvelines, le 13 juin dernier, avant d'être tué par les policiers du Raid, a été inhumé durant le week-end, a appris France 3 Paris Île-de-France lundi.
Larossi Abballa, le djihadiste à l'origine de la tuerie de Magnanville, dans les Yvelines, a été inhumé au Maroc, durant le week-end, a indiqué lundi l'avocat de la famille à France 3 Paris Île-de-France. Le 13 juin dernier, l'homme de 25 ans avait assassiné un policier Jean-Baptiste Salvaing, et son épouse Jessica Schneider, agent administratif au commissariat de Mantes-la-Jolie, sous les yeux de leur enfant de trois ans. Se revendiquant du groupe Etat islamique, l'individu avait ensuite été tué par le Raid, au cours de l'opération d'intervention des policiers d'élite.Selon Me Victor Lima, avocat de la famille de Larossi Abballa, le royaume du Maroc a accepté jeudi de procéder à l'inhumation du terroriste sur son territoire. Le corps a ainsi été transféré vendredi et inhumé durant le weekend au Maroc. "La famille se sent apaisée. Elle a fait ce qu'elle avait à faire", explique Me Lima.
L'obligation d'inhumer toujours en question
La question de l'inhumation du djihadiste oppose la famille de ce dernier au maire LR de Mantes-la-Jolie depuis plusieurs semaines. Michel Vialay a refusé d'autoriser l'inhumation de Larossi Abballa sur le territoire de cette commune des Yvelines, où il résidait, invoquant un risque de trouble à l'ordre public.Devant le tribunal administratif de Versailles, le 22 septembre dernier, l'avocat de Mantes-la-Jolie avait également avancé l'inconstitutionnalité de l'obligation légale (notamment l'article L2213-7 du CGCT) aujourd'hui faite aux maires d'inhumer ceux qui résident dans leurs communes "sans distinction à raison des circonstances qui ont accompagné sa mort". Suite à cette audience, le tribunal administratif avait saisi le Conseil d'Etat d'une question prioritaire de constitutionnalité, qui disposait de trois mois pour la transmettre au Conseil constitutionnel.
Si le djihadiste est aujourd'hui inhumé, la bataille judiciaire se poursuit pour Me Victor Lima. Selon lui, la jurisprudence permettrait "d'être enfin fixé sur la question de l'inhumation des terroristes". Des frères Kouachi à Amedy Coulibaly, en passant par le commando des attentats du 13 novembre, l'inhumation des auteurs d'attaques terroristes reste des plus sensibles pour les municipalités concernées.