Alors que les magasins à bas prix sont présents un peu partout en Île-de-France, les marques pionnières comme Lidl ou Aldi doivent faire face à l’arrivée de nouveaux concurrents. Exemple à Buchelay, dans les Yvelines.
"Vos courses moins chères" : le slogan est affiché plus ou moins partout dans les rayons de Supeco. Cette enseigne, liée au groupe Carrefour, s’est installée depuis un mois environ à Buchelay (Yvelines).
La promesse de promotions semble séduire certains nouveaux clients. "Ma sœur a fait ses courses ici, raconte une mère de famille, au milieu des rayons. Elle a pris un caddie bien plein pour 78 euros, on aurait pu penser qu’il s’agissait d’un caddie d’une centaine d’euros."
L’enseigne, d’abord lancée en Espagne mais aussi en Roumanie, arrive aujourd'hui en France avec les principes du discount. On y trouve en effet seulement 3000 références, soit quatre fois moins qu’en hypermarché. Avec des produits en provenance d'un peu partout en Europe, tout est fait pour tirer les prix vers le bas.
Vrac, bio... Montée en gamme pour les enseignes de discount
"Par exemple, il n’y a pas de musique, explique Éric Douin, directeur de Supeco France. On préfère ne pas avoir de musique plutôt que d’avoir des taxes à payer. Et on n’a pas de carte de fidélité, on est sur des prix bas permanents."
Produits frais, vrac, bio… Le magasin, d’une superficie de 1000 m², semble très loin des enseignes discount d’il y a 20 ans, aux allures d'entrepôts. Cette montée en gamme vise à attirer des clients toujours plus exigeants.
A noter également que Supeco s’est installé à Buchelay dans un contexte de forte concurrence. A 300 mètres du magasin, on trouve en effet un Lidl : le leader du marché. De son côté, le discounter allemand a évolué ces dernières années pour grignoter des parts de marché aux hypers.
"La guerre du discount est aussi dangereuse pour le monde industriel, les fournisseurs, et surtout les agriculteurs"
Mais sur le secteur, restera-t-il de la place pour toutes les enseignes ? D’après Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine LSA, la guerre des prix aura forcément des limites : "C’est vrai qu’il y a une vraie guerre du discount. Après, il faut savoir jusqu'où aller et ne pas aller."
"La guerre du discount est aussi dangereuse pour le monde industriel, les fournisseurs, et surtout les agriculteurs, analyse le spécialiste. Il y a tout un débat aujourd’hui avec la loi Egalim 2. Vendre à bas prix c’est bien, mais attention, il faut que tout le monde puisse gagner un peu d’argent."
Action, Aldi, Lidl, Netto, Leader Price… Jamais l'Hexagone n’a compté autant d’enseignes de discount. Mere, une chaîne russe, prépare d’ailleurs aussi son implantation en France, d’abord dans l’Est.