Reportage : Antoine Marguet et Yoann Dorion
Le travail des artisans d’art
Pour effectuer cette rénovation exceptionnelle, le château a pu compter sur les entreprises d’art et les artisans spécialisés dans la prise en charge de ce genre de travaux. Une douzaine de corps de métiers ont été sollicités. Parmi eux, les doreurs de l’atelier Gohard. Quatre compagnons ont déposé près de 300 000 feuilles d’or sur les décors en plomb du toit de la chapelle, soit près de 6 kilos d’or. Un travail qui a dû s’effectuer à l’abri de l’eau, de l’air et du froid. La chapelle va donc retrouver l’éclat qu’elle avait lors de sa bénédiction en 1710.
© Antoine Marguet
Le dernier bâtiment voulu par Louis XIV à Versailles
La chapelle royale, c’est le chef-d’œuvre de Jules Hardouin-Mansart mais c’est surtout l’aboutissement des travaux de Louis XIV à Versailles. C’est la chapelle du Roi dans laquelle il assiste à la messe quotidiennement. Le seul bâtiment dont la hauteur dépasse le château – preuve de la suprématie de Dieu, même face au souverain. Dédiée à Saint-Louis, saint patron du Roi et ancêtre de la maison royale, cette chapelle palatine (située dans un château), par son allure générale, fait écho à la Sainte-Chapelle de Paris.
Une rénovation rendue possible grâce au mécénat
Ce chantier dont le coût - d'environ 16 millions d'euros - est financé par différents mécènes a pu enfin aboutir après de nombreuses années d’attente. Saint-Gobain, Dior, JC Decaux ont mis la main à la poche, mais surtout grâce à la fondation suisse Philantrophia. C’est elle qui avait déjà financé la rénovation du bassin de Latone, en 2015. Une fondation qui tire ses fonds d’un riche Suisse. A sa mort, il a donné une partie de sa fortune pour la rénovation de Versailles.
© Antoine Marguet
Les travaux en chiffres
– 36 mois de travaux pour la première tranche– Budget total : 16 millions d'euros (tranche 1 et 2)
– 3000 m2 de façades traitées
– Charpente : 1015 m2, 17 tirants métalliques à déposer, 18m3 de changement de pièces de bois.
– Couverture : 335m² de tables en plomb, 100m² de tables en plomb (faîtage et égouts) et 125m² de toiture en ardoise
– Vitraux : 1794 panneaux dont 665 glaces à traiter
– 48 descentes d’eaux pluviales à remplacer + 16 sorties d’eaux pluviales des gargouilles
– 26 torchères en pierre en retailles
– 30 sculptures monumentales
– 8 maîtres charpentiers, 8 maîtres couvreurs, 4 maîtres verriers, 6 serruriers et maîtres métalliers, 4 vitriers, 10 à 20 tailleurs de pierre, 4 doreurs, 8 sculpteurs...