Le lycée militaire de Saint-Cyr-l'École (Yvelines) a déclenché une enquête interne et saisi la gendarmerie pour des accusations de harcèlement sexuel. L’auteur présumé des faits a été éloigné de l'établissement.
Scandale au sein du prestigieux établissement : une enquête interne a été ouverte au lycée militaire de Saint-Cyr-l'École pour des soupçons de harcèlement sexuel, d’après l'armée de terre. "Des jeunes femmes, élèves de classe préparatoire aux grandes écoles, ont rendu compte à leur référent mixité d'une situation de harcèlement sexuel de la part d'un élève masculin à l'encontre de jeunes femmes de sa classe", explique le communiqué, publié ce jeudi.
"Devant la clarté des témoignages concordants à l'encontre de l'auteur présumé", le chef de corps du lycée a éloigné l'auteur présumé de l'établissement et dénoncé les faits à la gendarmerie. "Il a par ailleurs déclenché une enquête interne qui permettra d'instruire une procédure disciplinaire", précise l’armée de terre.
L'armée française est l'une des plus féminisées du monde mais elle n'est pas épargnée par le harcèlement et les violences sexuelles : en 2014, l'ouvrage La guerre invisible, écrit par deux journalistes, avait dénoncé la gestion calamiteuse des agressions sexuelles et viols au sein de "la grande muette", qui compte 15 % de femmes dans ses rangs. Le ministère avait créé une cellule "Thémis", chargée notamment de recueillir les témoignages des victimes et veiller à l'application de sanctions, au sein d'un univers aux codes très masculins.
Un établissement prestigieux déjà touché par un scandale de harcèlement moral en 2018
La prestigieuse prépa militaire de Saint-Cyr, elle, avait déjà été au cœur, en 2018, d'un scandale de harcèlement moral qui avait déclenché une vague d'indignation et ébranlé l'institution. Une jeune fille de 20 ans, élève en classe prépa, avait envoyé un courrier au président Emmanuel Macron, confiant se sentir "persécutée" par un groupe de garçons – les "tradis".Jeudi, le colonel Benoît Brulon, porte-parole de l'armée de terre, a souligné que l’auteur présumé du harcèlement avait été "remis à sa famille jusqu'à la fin des enquêtes en cours", en se félicitant que les mesures aient été prises lundi, le jour même de la dénonciation des faits. La cellule d'intervention et de soutien psychologique de l'armée de Terre (CISPAT) a été mobilisée, toujours d’après le communiqué.
"Cet événement rappelle que la lutte contre le harcèlement est une priorité, se félicite par ailleurs l'armée de terre. Le référent mixité a parfaitement joué son rôle." Et d’ajouter : "Cette action rapide et coordonnée de la chaîne de commandement traduit une transparence totale et une tolérance zéro, strictement appliquée sur toute forme de harcèlement, quelle qu'en soit sa manifestation".