Une femme a été condamnée jeudi 14 février en appel à deux ans de prison avec sursis et son mari à un an avec sursis pour avoir exploité une femme congolaise entre 2004 et 2008 à leur domicile de Coignières (Yvelines).
La femme, une Congolaise de 46 ans, et son mari, un Malien de 52 ans, ont été condamnés jeudi 14 février en appel à deux ans de prison avec sursis et son mari à un an avec sursis pour avoir exploité une femme congolaise entre 2004 et 2008 à leur domicile de Coignières.
Ils ont en outre été condamnés à payer 56.000 euros de dommages et intérêts à la victime pour préjudice moral et matériel.
Ils ont été reconnus coupables de traite d'être humain, d'aide au séjour irrégulier et d'abus de confiance par la cour d'appel de Versailles.
Cousine de la prévenue
En 2004, ils avaient fait venir en France depuis le Congo une jeune femme, cousine de la prévenue, grâce à de faux papiers et l'avaient ensuite fait travailler en tant qu'employée de maison sans la rémunérer, ni lui donner de jours de repos.Aujourd'hui âgée de 36 ans, la victime assure avoir été en charge du ménage, du repassage, de préparer les repas et de s'occuper des trois enfants du couple, tout en étant contrainte de loger dans un cagibi sans fenêtre ni chauffage.
Les prévenus ont aussi été condamnés pour avoir obligé, en prétextant une dette de 8.000 euros, la jeune femme à travailler sous un faux nom comme femme de ménage dans un magasin de bricolage, puis dans un hôtel.
Fausse couche
Son salaire était versé sur un compte ouvert par la femme du couple, qui était la seule à disposer de la carte bleue et du chéquier y étant associés.La victime a également dit avoir fait une fausse couche alors qu'elle était enceinte de jumeaux, en raison de la charge de travail qui lui était imposée.
Elle dormait dans un cagibi
Le couple condamné avait pourtant nié toute infraction lors du procès en janvier. "Elle participait aux tâches ménagères comme tout le monde", s'était défendue la prévenue, assurant qu'elle avait simplement aidé sa cousine à venir en France chercher une vie meilleure.Si elle dormait dans un cagibi, c'était parce que "c'est elle qui l'avait décidé (...) pour recevoir son petit ami", avait-elle aussi affirmé.
"Elle était la nounou à domicile. Simplement, elle n'était pas payée et elle était logée dans des conditions indignes, ce qu'elle n'a peut-être pas perçu au début, venant d'un pays pauvre", avait plaidé l'avocat général, décrivant "une situation de précarité et d'aliénation".
Le couple a également été condamné à verser un euro symbolique au Comité de lutte contre l'esclavage moderne, partie civile au procès.