Pratique jusqu’ici interdite en France, la conversion d’un véhicule thermique à l’électricité devrait être autorisée avant la fin du mois de février. Plusieurs entreprises se sont lancées sur ce marché du "rétrofit" annoncé comme prometteur.
Face au durcissement des normes antipollution et aux restrictions de circulation, de nombreuses voitures ne sont plus les bienvenues dans les villes. Et la situation ne va pas s’arranger avec des interdictions d’accès pour les diesels qui se préparent un peu partout dans les grandes métropoles européennes.
Beaucoup d’automobilistes n’auront d’autre choix que de changer de voiture et donc investir. Mais à partir de février, une nouvelle alternative va s’offrir à eux : le rétrofit. Cela consiste à remplacer le moteur thermique d’un véhicule par un moteur électrique. Une pratique répandue aux Etats-Unis, en Italie ou encore en Allemagne, mais interdite en France.
Changement de réglementation
Jusqu’à maintenant, modifier un véhicule en France était réglementairement très compliqué, voire impossible, sans l’accord du constructeur. Un accord obligatoire pour qu’il soit ré-homologué et donc autorisé à circuler par le service des Mines. Mais dans quelques semaines, tout va changer grâce à poignée d’entrepreneurs regroupés au sein de l’association AIRe (Acteurs de l'Industrie du Rétrofit électrique) qui se sont lancés dans l’aventure du rétrofit en France et ont négocié pendant près d’un an avec l’État pour faire évoluer la réglementation. Un projet d’arrêté, véritable cahier des charges du rétrofit français, a été soumis par la France à la commission européenne. La réponse est attendue début février et l’arrêté devrait entrer en vigueur dans la foulée.Quels véhicules ?
Il y a déjà une dizaine d’acteurs sur le marché dont l'entreprise Transition One à Argent-sur-Sauldre dans le Cher qui rétrofite les Renault Twingo II, Fiat 500, Toyota Aygo, Citroën C1, Peugeot 107, Volkswagen Polo; ou encore Phoenix Mobility, une start-up grenobloise qui a équipé une Clio, des Land Rover d’un parc animalier au Kenya et prépare une solution pour un utilitaire. Que des véhicules âgés de plus de 5 ans, c’est une des conditions du cahier des charges. Les véhicules de collection ou agricoles sont exclus du dispositif.Des entreprises qui croulent sous les demandes de devis, même si pour le moment, le coût de transformation est encore assez élevé, minimum 10 000 euros, mais les prix devraient rapidement diminuer, le but étant de faire des économies d’échelle, notamment pour faire baisser le prix des batteries.