Le maintien des emplois sur le site Bosch de Rodez dans l'Aveyron, au cœur de nouvelles négociations. La morosité du secteur de l'automobile fait craindre une importante réduction des effectifs entre 2028 et 2030.
Chez Bosch à Rodez, dans l'Aveyron, des négociations sont lancées pour limiter la casse des emplois à partir de 2028. Selon nos informations, l'objectif de l'entreprise serait de réduire les effectifs de l'usine aveyronnaise de plus de 40%. Un aveu d'échec face à la nécessaire transformation du secteur automobile avec l'arrêt des ventes des voitures à moteur thermique en Europe pour 2035 ?
Le flop du projet FresH2
En ce mois de janvier 2025, 650 personnes travaillent sur le site Bosch de Rodez. En 2022, après une coupe sombre dans les effectifs, un accord avait été négocié pour maintenir l'activité et les emplois dans cette usine en travaillant notamment à la recherche d'alternatives.
Bosch avait alors lancé le projet baptisé FresH2 : la fabrication de remorques frigorifiques à hydrogène, équipées d'une pile à combustible. Un projet qui devait mobiliser 250 salariés sur le site de l'Aveyron. Seulement voilà, en juin 2023, l'équipementier automobile allemand annonçait la suspension du projet "faute de visibilité sur le développement de ce marché". Un mauvais présage pour l'après 2028 ?
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L'accord signé en 2022 prévoit une réduction des effectifs progressive pour atteindre les 513 "équivalents temps plein" en 2028. Et ensuite ? C'est toute la question et l'enjeu de nouvelles discussions engagées entre les organisations syndicales et la direction de Bosch à Rodez.
Vers une réduction de plus de 40% des effectifs
Jointe par téléphone, la direction du site Bosch en Aveyron ne souhaite pas communiquer sur le chiffre précis des emplois qui seront maintenus sur site entre 2028 et 2030. Mais la réduction s'annonce drastique et pourrait atteindre plus de 40% des effectifs actuels, selon les organisations syndicales.
Et la création de deux nouvelles lignes de fabrication ne devrait pas changer la donne. Après le flop du projet FresH2, la direction de l'usine dit avoir négocié le rapatriement d'Allemagne d'une ligne de fabrication de capteurs pour véhicules à essence et hybrides. Cette ligne devrait être opérationnelle en 2026 à Rodez. Bosch annonce également l'investissement de 10 millions d'euros pour la création d'une seconde ligne de fabrication à compter de 2028.
Mais visiblement, ces nouvelles activités vont générer moins d'emplois. Départs volontaires ou à la retraite, mais pas de départs contraints. C'est l'engagement pris en 2022 par la direction de Bosch jusqu'en 2028. Et il en sera de même pour les deux années suivantes. Les syndicats entendent se battre pour que cet engagement soit maintenu après 2030. D'autres sites de l'équipementier automobile en France sont sur la sellette. L'usine de Mondeville, près de Caen, va ainsi fermer ses portes en 2026.