Aédès Albopictus arrive. Son surnom : moustique Tigre. Sa mission, transmettre entre autre, le "West Nile Virus".
Une maladie venue de l'Ouganda et potentiellement mortelle dans certains cas. Ce charmant moustique arrive en France, on en a déjà observé dans le sud est et dans la région de Bordeaux. Sa progression vers le nord est inexorable. Un specimen a été trouvé du côté de Bourg-en-Bresse. Dans l'Ouest, l'Établissement Interdépartemental pour la Démoustication du Littoral Atlantique (EID) le traque impitoyablement.
Petit et terrifiant
Aédès Albopictus, en plus d'être petit, 5 mm pas plus, a la faculté de se déplacer par des moyens modernes. Il sait prendre l'avion, monte à bord des cargos, et termine son parcours sous les camions... Un as de la mondialisation des échanges ! Originaire des régions tropicales, il s'adapte facilement chez nous. Pour peu que le climat soit tempéré et humide... Passé par l'Amérique du Nord, il est ensuite allé s'installer en Albanie, en Russie, puis en Italie, en Espagne...
Les techniciens de l'EID le traquent dans les ports, aéroports et sur les aires d'autoroute de la façade Atlantique et de la Manche. Pour détecter sa présence, ils ont disposé un réseau de 70 pièges. Un dispositif d'une simplicité désarmante. un simple pot à fleurs de 3 litres, avec un flotteur de mousse plastique sur lequel madame Aédès Albopictus viendra déposer ses œufs. Il suffira ensuite de déterminer s'il s'agit bien de ceux du moustique Tigre ou ceux de l'une des 35 espèces indigènes dont seulement quelques unes ont un appétit particulier pour l'espèce humaine !
Un problème de santé publique
Aédès Albopictus, s'il ne transmet pas l'une des variantes les plus définitives du West Nile Virus, a surtout pour habitude de diffuser le virus de la Dengue ou celui du Chikungunya. Particulièrement désagréables mais dont on peut réchapper plus facilement. La médecine pour ces deux maladies dispose des moyens de guérison nécessaires. Pour le West Nile Virus, la science est un peu plus désarmée ! On en dénombre pas moins de 500 variantes, qui vont provoquer au mieux, des courbatures et une fièvre passagère, et au pire une méningite !
Le moyen de s'en prévenir
Dans les départements, du Morbihan, de la Loire-Atlantique, de la Vendée, de la Charente-Maritime et de la Gironde les autorités procèdent régulièrement à la démoustication des zones humides situées sur l'espace public. Contribuant largement à la diminution de la présence de ces insectes désagréables les soirs d'été. Reste que tout un chacun peut à sa mesure contribuer à la démoustication, en ne laissant pas d'eaux stagnantes sous ses pots de fleurs sur sa terrasse ou son balcon ou encore dans ses gouttières. Car Aédès Albopictus et les moustiques en général ont besoin d'eau stagnante pour faire éclore leurs œufs, qui après 4 à 5 jours d'état larvaire, donneront de vaillants petits soldats...
Une compétence vectorielle
En piquant une personne infectée, les moustiques peuvent prélever un agent infectieux, (virus, bactérie ou parasite). Après une phase d'incubation dans leur organisme, les moustiques infectés deviennent à leur tour vecteur de la maladie, et peuvent la transmettre à d'autres personnes.
Les femelles ont besoin de sang pour la maturation des œufs. Les œufs et les larves ont besoin d'eau pour se développer. Une femelle vit en moyenne deux mois. Elle pond jusqu'à 5 fois 150 œufs par ponte... Qui deviendront autant de moustiques !
Avec la particularité de transmettre à leur descendance, les virus dont elle est porteuse...