Les ambulanciers s'inquiètent de la réforme du financement des transports sanitaires. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 prévoit des réductions dans les dépenses de ce secteur. Autre objet de crispation, l'amendement 1325 adopté par le Sénat. Ce dernier prévoit d'ouvrir le secteur du transport sanitaire à celui du transport de personnes à mobilité réduite.
Nous sommes dans les locaux de Jussieu secours, à l’antenne de Moselle. Nicolas Siebenschuh est ambulancier et gérant de l'entreprise de transports sanitaires. Mercredi 27 novembre 2024, il nous montre son outil de travail. Une fourgonnette blanche avec un gyrophare bleu aux couleurs de Jussieu secours. "Ce véhicule est spécialement aménagé pour les personnes à mobilité réduite, c’est-à-dire les personnes en fauteuil roulant". Au pied de l'ambulance, une rampe d’accès permet de prendre en charge le patient sur son fauteuil, "cela permet une prise en charge d’un patient en toute sécurité". À l’intérieur des véhicules, il y a des valises pour faire les soins de secours. Une petite valise bleue. "J’ai une note de péremption. Et une fiche qui explique bien le contenu de la mallette".
Nous sommes des soignants aptes à faire des prises en soins.
Nicolas Siebenschuh , ambulancier
Ici, tous les employés ont été formés "800 heures de formation. Nous sommes des soignants aptes à faire des prises en soins", dit Nicolas Siebenschuh.
Alors quand le Sénat a adopté, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, l'amendement qui prévoit d'ouvrir le secteur du transport sanitaire à celui du transport de personnes à mobilité réduite, les ambulanciers ont vu rouge. D'autant qu'ils sont déjà remontés par le projet d'une nouvelle convention entre l'Assurance maladie et les taxis qui prévoit une baisse des tarifs des transports sanitaires.
"Je le prends très mal. À quoi bon faire autant d’heures de formation ? Il n’y a pas de transport simple. Le métier d’ambulancier, c’est un métier qui n’est vraiment pas reconnu", dit un autre ambulancier de Jussieu secours.
Inquiétude
La réforme du financement des transports sanitaires inquiète, dit Nicolas Siebenschuh. "Nous considérons que cet évènement représente un risque sanitaire pour les patients. Mais aussi, je pense que ce n’est plus une maîtrise de la dépense, mais en ajoutant un acteur supplémentaire, on aggrave la situation".
En 2023, les remboursements de transports sanitaires ont couté 6,3 milliards d’euros à la Sécurité sociale. Les transports urgents en ambulance sont pris en charge à hauteur de 65 % par l'assurance maladie.