Les grands projets d'infrastructures issus du Grenelle de l'environnement sont irréalisables en l'état actuel des finances publiques, estiment les experts du secteur qui préconisent de les hiérarchiser et de trouver de nouvelles sources de financement.
Un budget de 245 milliards d'euros sur 25 ans pour le SNIT
le Schéma national des infrastructures de transports - Snit -, prévu par la loi Grenelle 1, fixe à 245 milliards d'euros sur 25 ans l'enveloppe nécessaire pour moderniser et entretenir les infrastructures existantes tout en développant de nouvelles installations. Il préconise à travers plusieurs dizaines de projets un report vers des modes de transport plus respectueux de l'environnement, au bénéfice du ferroviaire et du fluvial.Mais voilà que le nouveau ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, vient de franchir un premier pas en affirmant sa volonté de "mettre de l'ordre dans le Snit".
Faire des choix
Ce sera la tâche d'une commission prochainement désignée et chargée de "hiérarchiser les projets, de définir un mode d'emploi ainsi que sa faisabilité financière", selon le ministre. Il reviendra à cette instance de passer au crible une multitude de dossiers comme la poursuite du programme de lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV), le développement des voies ferrées dédiées au fret grande distance ou la réalisation d'une quinzaine de projets portuaires et fluviaux.Que vont devenir les projets ?
En quelques mois, trois contrats de LGV (Tours-Bordeaux, Le Mans-Rennes et le contournement de Nîmes et Montpellier) viennent d'être conclus entre Réseau Ferré de France (RFF) et les spécialistes des grands chantiers que sont Vinci, Eiffage et Bouygues. Mais alors que les majors du BTP sont désormais servis, certains s'interrogent sur l'avenir de la formule.
La LGV Bretagne - Pays de la Loire
Ce projet, ne devrait pas être concerné par ces interrogations. D’un montant de 3,3 milliards d’euros, c'est l’un des plus importants d’Europe. C’est le plus gros contrat de partenariat signé en France à ce jour. Une convention de financement a été signée le 13 juillet 2011 entre Réseau Ferré de France (RFF), l’Etat et les collectivités : les Régions Bretagne, Pays de la Loire, les quatre départements bretons (Ille et Vilaine, Morbihan, Finistère et Côtes d’Armor), Rennes Métropole et le Pays de St Malo.Un contrat en partenariat public - privé
Réseau Ferré de France (RFF) a ensuite signé un contrat de partenariat Public – Privé avec Eiffage Rail Express (ERE), filiale du groupe Eiffage, le 28 juillet 2011. La LGV BPL est financée par 2/3 de fonds publics. Le dernier tiers est apporté par ERE soit sous forme de fonds propres, soit sous forme de dette bancaire, il sera rémunéré sous forme de loyers à la mise en service. Les collectivités bretonnes se sont particulièrement engagées en matière d’investissement puisqu’elles y consacrent 858 MEuros, dont 655 MEuros pour la seule Région Bretagne, soit près de 20% du coût total de l’investissement.
A la signature du contrat, ERE est devenu maître d’ouvrage de la ligne nouvelle. Il est en charge du financement, de la conception, de la construction et de la maintenance (y compris le renouvellement) de cette ligne nouvelle pour 25 ans.
Ce projet devrait mobiliser sur l'ensemble des départements de l'Ouest 2000 personnes.