Une dizaine d'organisations opposées au projet de l'aéroport de ND des Landes (Loire-Atlantique) ont accusé l'Etat de vouloir faire passer le dossier en force mardi, jour de clôture de l'enquête publique sur le dossier "loi sur l'eau".
Cinq enquêtes publiques ont été organisées fin juillet, dont deux, dites "loi sur l'eau", ont notamment pour objectif d'évaluer "l'impact de l'aéroport et de sa desserte routière sur l'eau et les milieux aquatiques".
En cas d'impacts négatifs sur l'environnement, le concessionnaire Aéroport du Grand Ouest/Vinci doit proposer des mesures compensatoires.
Les opposants, réunis mardi dans la commune, parmi lesquels les délégations régionales des Alternatifs, d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), d'Attac ou encore de France Nature Environnement, ont dénoncé ces propositions.
"Le dossier ne dit ni comment, ni quand ces mesures compensatoires seront mises en place. Il n'y a également aucune évaluation financière des coûts. Ce projet est une façon de déshabiller cette loi sur l'eau parce que l'Etat et les maîtres d'oeuvre passent outre et en force", a jugé Hélène Debost, secrétaire régionale d'EELV.
"Il y a 50 ans, quand on a commencé à parler du projet, on ne se souciait pas des zones humides. Et généralement, quand il y a un dossier d'aménagement sur des zones humides, l'Etat est très regardant, il faut aboutir à un plus écologique. Ce n'est pas le cas ici", a de son côté relevé Geneviève Lebouteux, co-présidente du Collectif d'élu-e-s doutant de la pertinence de l'aéroport.
Les Alternatifs dénoncent une méthode "dérogatoire", "réductrice" et "imprécise" dans leur contribution à l'enquête publique.
La commission d'enquête doit à présent analyser chaque courrier et dresser un procès-verbal aux deux maîtres d'ouvrage: AGO/Vinci et la Direction régionale de l'environnement. La commission remettra ensuite son avis au préfet vers la mi-octobre.
L'aéroport doit être construit par le groupe Vinci d'ici à 2017 à Notre-Dame-des-Landes, à 30 km au nord de Nantes.
Ce projet, validé par l'Etat et soutenu notamment par les élus locaux PS, est contesté par de nombreuses associations qui contestent l'utilité de cette infrastructure et mettent en avant son impact environnemental et son coût.