C'est le 5 septembre que le tribunal de Quimper se prononcera sur les offres de reprises du pôle frais du groupe Doux. Malgré l'enveloppe de 2 millions d'euros obtenue par les syndicats pour financer le plan de sauvegarde de l'emploi, c'est l'inquiétude.
Le groupe breton Doux, ex-leader européen de la volaille et qui emploie 3.400 personnes en France, entame une semaine cruciale pour les 1.700 salariés de son pôle "frais", après plusieurs mois de graves difficultés financières qui ont conduit
à sa mise en vente.
Chronologie d'un drame économique et social
- 2011 - Juillet: Doux dément des annonces dans la presse sur une prochaine vente de ses activités.
- 2012 - Début mai: Le groupe cède la gestion des usines de sa filiale brésilienne Frangosul à JBS Friboi, géant de la viande brésilien, qui ne reprend cependant pas la dette de Frangosul.
- 24 mai - Guy Odri, directeur général délégué, doit céder sa place à Jean-Charles Doux, fils du président du groupe, Charles Doux.
- 31 mai - La direction annonce un possible dépôt de bilan et entame des discussions avec le ministère du Redressement productif. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, déclare vouloir sauver la filière française de la volaille.
- 1er juin - Placement en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Quimper après déclaration de cessation de paiement.
- 6 juin - Les éleveurs travaillant pour Doux se regroupent dans une association de défense.
- 11 juin - Le Foll demande un report des charges pour les éleveurs en difficultés.
- 20 juin - Nomination de Michel Léonard, ancien de Lactalis, à la place de Jean-Charles Doux.
- 22 juin - L'administrateur judiciaire annonce la mise en vente du groupe dans sa totalité.
- 26 juin - Vente de l'usine Stanven dans le Morbihan, pour 22 millions d'euros, pour "renflouer la trésorerie".
- 26 juillet - Charles Doux se déclare prêt à mettre son groupe entre les mains de la banque Barclays, principal créancier (140 millions d'euros), qui prendrait ainsi le contrôle du groupe.
- 1er août - Le tribunal de commerce de Quimper rejette un projet de reprise globale de Doux mené par le groupe Sofiprotéol. Il permet le maintien de la période d'observation jusqu'au 30 novembre, tout en mettant en liquidation le pôle frais.
- 10 août - Dépôt de cinq offres de reprise partielle de plusieurs sites du pôle frais (1.700 salariés) par les groupes Duc, Glon Sanders (filiale de Sofiproteol) associé à Duc, Axereal, LDC et Tallec, portant sur les sites de Clémont (Cher), Sérent (Morbihan), Laval (Mayenne), Boynes (Loiret) et Amilly (Loiret). Ces offres menacent plus de 1.000 emplois et le gouvernement appelle à ce qu'elles soient améliorées.
- 31 août - Abandon d'un sixième projet de reprise concernant de l'abattoir de Graincourt (Pas-de-Calais), élaboré par un entrepreneur, maire de la ville voisine d'Offin, qui cherchait à créer une société française soutenue par des capitaux iraniens. Elle devait conserver les 254 emplois à Graincourt.
( avec AFP )