Le tribunal de commerce de Lisieux (Calvados) a prononcé jeudi la liquidation de l'ex-leader européen du contreplaqué Plysorol, ce qui va entraîner la disparition de 277 emplois en France, selon des sources concordantes.
"Le tribunal vient de prononcer la mort de Plysorol International. Il vient de prononcer sa liquidation", a déclaré Me Philippe Brun, l'avocat du comité central d'entreprise de la société, à la sortie de l'audience qui s'est tenue à huis clos.
Les salariés devraient recevoir leur lettre de licenciement au plus tard le 15 octobre, a précisé l'avocat à l'AFP. A l'annonce du jugement, les quelque 150 à 200 personnes qui s'étaient réunies devant le tribunal, sont parties, marchant silencieusement souvent tête basse, parfois en pleurant.
"Voleur", ont toutefois crié quelques employés au passage de la voiture du propriétaire de la société, le libano-ghanéen Ghassan Bitar. Les cordons de CRS présents ont aussi rapidement quitté les lieux.
"La parole de votre actionnaire n'a pas été honorée. Nous avons la preuve qu'il y a eu spoliation des forêts gabonaises. L'expertise judiciaire est très claire", a ajouté M. Brun qui dit avoir demandé au parquet des poursuites à l'encontre de M. Bitar.
Selon l'avocat, M. Bitar a transféré les droits d'exploitation de 600.000 hectares de forêt gabonaise de Plysorol à une autre société qu'il possède. Ces droits sont une mine d'or car ils permettent de produire de l'okoumé, composant clé du contreplaqué.
Le jugement d'octobre 2010 en vertu duquel il a repris la société lui interdit de céder les forêts gabonaises dans les deux ans.
Les salariés envisagent toutefois de créer une coopérative ouvrière qui réembaucherait une partie des effectifs de Plysorol, selon l'avocat.
Plysorol emploie 70 personnes à Lisieux, son siège, 112 à Fontenay le Comte en Vendée et 95 à Epernay (Marne). La fabrication du contreplaqué
à Lisieux datait de 1912, selon le directeur des achats de ce site.
La société employait encore près de 1.000 personnes à la fin des années 90, selon la CGT.