C'est devant le siège social du Comité Immobilier de France, à Nantes, que les salariés se sont rassemblés. Ils dénoncent l'arrêt des crédits imposé par l'Etat. Ce qui a terme signifie disparition du CIF.
Le CIF au bord de la failliteLe Crédit Immobilier de France est est un établissement spécialisé dans le crédit immobilier "aux pauvres". Mais ce n'est pas une banque de dépôts et il doit donc trouver l'intégralité de son financement sur les marchés. En août dernier La Caisse centrale du CIF ( Crédit immobilier de France) a vu sa note dégradée de 3 crans par Moody’s. Privée de sources de financements, Moody’s a expliqué que si l’Etat français cesse de soutenir le CIF, alors la note du CIF pourrait être dégradée à nouveau, de 9 crans cette fois-ci. Le CIF ne pouvant plus se refinancer sur les marchés, il ne pourra probablement pas rembourser sa dette, dont une émission sécurisée de 1,75 milliard d’euros,exigible en octobre.
L'Etat au secours du CIF
Après une réunion de crise Bercy a répondu favorablement à cet appel au secours. Il était impossible de laisser tomber un gros émetteur français: si le CIF est un petit réseau bancaire, avec ses 300 agences, plus de 30 milliards d'euros d'emprunts portent sa signature. Cette situation fait suite à une première dégradation, en février dernier, après laquelle le CIF n'a pas trouvé de repreneur.
Mais sous conditions
le PDG, Claude Sadoun, doit quitter ses fonctions; mais si Bercy a souligné dans un communiqué s'attendre «à ce que l'ancien dirigeant du CIF renonce à toute indemnité», notre confrère La Tribune parle d'un chèque de 1,5 million d'euros. En échange de son soutien, le gouvernement met le CIF sous tutelle. Il ne pourra plus prendre de décisions sans en référer à son sauveteur. À charge pour le groupe bancaire, propriété de 56 "SACICAP" - sigle qui cache des sociétés régionales proches des collectivités locales et du monde HLM - de préparer un plan de résolution qui sera présenté à Bruxelles. Comme pour Dexia, le gouvernement aura besoin de l'aval du Parlement et du feu vert de la Commission européenne dans le cadre de la procédure des aides d'État.
Pas de nationalisation
Fin des années 90 le Crédit foncier de France avait connu une situation similaire et avait été nationalisé. Cette hypothèse n'est pas à l'ordre du jour pour le gouvernement Ayrault. Le groupe va être géré en extinction, il ne pourra plus accorder de crédits. Ce que dénoncent les salariés du CIF. Leur avenir est en jeu et pas seulement.
Hécatombe sociale
En plus des 2000 employés du groupe, la FNAIM a annoncé que 5000 emplois risquent de disparaître dans le cas de faillites immobilières. Mais surtout, c'est le secteur des HLM et celui de l'accession sociale à la propriété qui vont pâtir de cette situation.
Aujourd'hui le CIF dit être rentable et faire face à une demande importante des gens modestes. Le CIF dispose de 2,4 milliards de fonds propres et gère un encours de 33 milliards d'euros.