"À 1 euro du kilomètre, notre tarif est trop bas !" opération escargot des VTC pour exiger la révision de leurs conventions avec les plateformes

À l'occasion d'une nouvelle journée d'action à Toulouse (Haute-Garonne) ce mercredi 27 novembre, Les chauffeurs VTC dénoncent les conditions de rémunération que leur accordent les plateformes. Et le manque de reconnaissance des autorités.

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Bis repetita. Après leur manifestation du début du mois, 100 à 130 VTC se sont à nouveau rassemblés ce mercredi 27 novembre à Toulouse pour protester contre leurs conditions de rémunération par les plateformes.

Opération escargots à l'heure de pointe

La journée d'action a débuté sur le périphérique au nord de la ville. Après un rendez-vous au parking de Sesquières, les chauffeurs ont organisé une opération escargots à l'heure de pointe, perturbant sérieusement la circulation. Vers 8h, on comptait 4 kilomètres de bouchon aux entrées ouest de la ville. 

Les VTC se sont ensuite concentrés sur les allées Jean Jaurès, occupant la totalité des ramblas. Après quelques tirs de mortier d'artifice, les chauffeurs ont également distribué des tracts aux passants afin de mieux faire connaître leur situation.

Chauffeurs depuis des années ou quelques semaines, à Toulouse ou à Blagnac, en véhicule essence ou électrique, tous les VTC présents dénoncent le même quotidien : malgré l'empilement des heures et des courses, la recette de la journée permet de moins en moins d'en faire un métier.

Cédric : "On n'arrive plus à vivre"

Dans une main, les tracts à distribuer dénonçant "non à 1 euro du km". De l'autre un smartphone calé sur l'application Uber, son fournisseur de courses. Cédric explique aux passants ce qu'il lui reste vraiment en poche le soir en rentrant à la maison.

"Prenez cette course de Toulouse à Blagnac". Cédric décortique la construction du prix du trajet facturé par Uber. "Pour 10 kilomètres, le client paie 13,43 euros. Après la commission d'Uber, le chauffeur touchera 10,75 euros. Mais il doit encore déduire la TVA de l'Etat et les charges de l'Ursaaf, calculées sur 13,43 euros, 'sur l'argent qu'il n'a pas reçu'. Et payer ensuite ses mensualités du crédit pour la voiture, l'assurance, le carburant. À la fin il ne reste que 3 à 4 euros." À peine 25% du prix initial. Plus suffisant pour vivre correctement.

Ceux qui roulent à l'électrique survivent. Les autres n'y arrivent plus.

Cédric, Chauffeur VTC à Toulouse

Mehdi : "Uber, il nous exploite"

Derrière son volant, Mehdi se dit lui aussi sur la corde raide. Et envisage déjà un autre avenir.

Perso, si Uber revoit les tarifs, j'arrête le métier, j'irai pointer à France Travail. 

Mehdi, chauffeur VTC à Toulouse

La mise en place progressive par Uber de nouveaux tarifs depuis le 21 novembre, c'est la goutte qui a fait déborder le vase. Jusqu'à présent, l'opérateur prélevait sur chaque course une commission correspondant à 25% du prix payé par le client.

Jusqu'à 45% de commission pour Uber

Cette commission devient variable, "de 3% à 45% maximum" comme le précise la nouvelle convention de l'opérateur. Selon le trajet, l'horaire et la concurrence présente, les chauffeurs gagneront parfois plus, mais parfois beaucoup moins. Des "courses pour rien" inacceptables aux yeux des manifestants, qui souhaitent de meilleures garanties de rémunération pour chaque trajet, "comme les taxis".

VTC lui aussi, Serge arbore son gilet rose de représentant du syndicat FO. Au contraire d'autres organisations, FO-INV n'a pas signé le récent accord passé entre les plateformes et les syndicats de VTC, fixant un revenu minimum de 30 euros de l'heure, 9 euros par course et un euro du kilomètre. Selon Serge, les VTC restent mal reconnus, par les plateformes mais également par les autorités.

Quand les taxis ou les agriculteurs manifestent, ils sont écoutés. Nous jamais.

Serge, représentant FO - VTC

Serge attendait beaucoup de l'entrevue des représentants des VTC toulousains à la préfecture. "Sur la route, les VTC veulent être traités comme les taxis. Pas plus, pas moins" revendique-t-il. "On doit pouvoir stationner sur les voies de bus le temps de la prise en charge sans craindre de verbalisation".

Trop de VTC à Toulouse ?

Dans leur ligne de mire également, les courses en gare et à l'aéroport. "Les VTC aussi doivent avoir un stationnement identifié, et gratuit, plutôt que d'encombrer la file d'attente de la dépose minute".

Dans l'après-midi, les manifestants ont mis le cap sur le quartier Compans, où sont implantés le siège toulousain d'Uber ainsi que la Chambre de Métiers et d'Artisanat de la Haute-Garonne. À l'occasion d'un rendez-vous avec les élus consulaires, les représentants des chauffeurs ont réclamé une réduction du nombre de VTC autorisés sur l'agglomération.

2 000 VTC aujourd'hui à Toulouse, c'est intenable. Nous réclamons de revenir à 500.

Serge, représentant FO - VTC

C'est selon eux le seul moyen de garantir aux chauffeurs existants suffisamment de courses pour s'en sortir.

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