L'ex-accusatrice de Loïc Sécher devra peut-être rembourser les 60.000 euros qui lui avaient été versés par la commission d'indemnisation des victimes
C'est ce que révèlent aujourd'hui nos confrères de Ouest-France, et que confirme son avocate à l'AFP.
"Emilie" avait accusé Loïc Sécher, qui a obtenu mardi l'indemnisation de son incarcération à tort, de viols lorsqu'elle avait 14 ans, entraînant la condamnation de celui-ci en 2003 puis en appel en 2004 à 16 ans de prison.
En 2004, la commission d'indemnistation des victimes (CIVI) a donné à Emilie une première provision de 10.000 euros, puis 50.000 euros deux ans plus tard, tandis que sa famille a reçu 25.000 euros.
Mais en 2008, Emilie est revenue sur ses déclarations, entraînant la procédure qui abouti à la révision du jugement de Loïc Sécher, en juin 2011.
En septembre 2011, le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions, où les fonds ont été puisés, a demandé le remboursement de l'argent versé, tant à Emilie qu'à sa famille.
Mais, très fragile psychologiquement, au moment de ses premières accusations comme aujourd'hui, Emilie vit de l'allocation pour adultes handicapés ce qui rend un tel remboursement très compliqué, a expliqué son avocate, Me Cécile de Oliveira, qui a confirmé ces informations. Et la somme, au fil des ans, a été dépensée.
Me de Oliveira a décidé de contester, sur le plan juridique, la demande du Fonds de garantie. "On ne peut pas réviser une décision (celle de la Civi, ndlr) qui n'a pas l'autorité de la chose jugée", selon elle. La contestation de sa demande sera examinée par la Civi en février 2013, a précisé Mme de Oliveira.
Loïc Sécher, un ancien ouvrier agricole de 51 ans, a passé sept ans et trois mois en prison après avoir été accusé à tort de viols. A la suite de la rétractation de son accusatrice au printemps 2008, sa condamnation a été annulée en 2010, puis il a été acquitté lors d'un procès en révision le 24 juin 2011.
Il a obtenu mardi de la justice 797.352 euros d'indemnités. Il est le septième homme acquitté en révision en France depuis 1945.