Suppressions de postes chez Alcatel-Lucent, vendredi noir pour les salariés

Les salariés d'Alcatel-Lucent devraient en savoir plus aujourd'hui sur les conséquences du plan de restructuration dans les différents sites du groupe au lendemain de l'annonce de la suppression de 1.430 postes en France.

La direction de l'équipementier télécoms avait annoncé en juillet à ses 76.000 employés son intention de supprimer 5.000 postes dans le monde pour retrouver la confiance des marchés. Jeudi, le couperet est tombé, la France étant particulièrement touchée, puisqu'elle perdra plus de 15% de ses effectifs (9.000 personnes).

L'intersyndicale CFDT, CGT et CFE-CGC y voit "une catastrophe humaine et industrielle"
Des comités d'entreprise (CE) étaient prévus dans la matinée dans différents sites du groupe et des assemblées générales devaient avoir lieu dans la foulée, notamment à Lannion (Côtes-d'Armor), Orvault (Loire-Atlantique) ou à Vélizy (Yvelines).
Les syndicats espèrent y mobiliser les salariés pour défendre leur emploi. Selon eux, outre les suppressions de postes, la direction a annoncé jeudi la fermeture du site de Vélizy, le plus important du groupe en France avec 2.400 salariés, une
décision "inacceptable" pour les syndicats. "Hier, on nous a annoncé que le site de Vélizy devrait fermer avant 2014", a indiqué Thierry Delouvée (CFTC) à l'AFP. Ceux qui ne seront pas concernés par le plan de restructuration devraient être transférés vers un autre site, mais le syndicaliste redoute que Vélizy soit particulièrement touché, parce qu'une grande part de l'activité
concerne les fonctions support. La direction d'Alcatel-Lucent a de fait précisé jeudi que son objectif était de
diminuer avant tout les fonctions support et administratives.

Des ministres vigilants
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a qualifié aujourd'hui d'"hyper violent" ce plan de suppressions de postes, estimant que le problème est celui de l'absence de "protectionnisme" de l'Europe envers ses "filières stratégiques".
Dans un communiqué, la Fédération Mines et Métallurgie du syndicat a également estimé que "la succession des plans de réduction d'effectifs sape la base industrielle française des équipementiers télécom et des sous-traitants" et a appelé les pouvoirs publics "à une régulation globale de la filière".

Dans une réaction commune Arnaud Montebourg (Redressement productif), Michel Sapin (Travail), et Fleur Pellerin (Economie numérique) s'étaient dits jeudi soir "extrêmement vigilants à ce que le projet d'Alcatel-Lucent préserve les fonctions les plus stratégiques du groupe en France".
En dehors de l'Hexagone, le plan qui vise 5.490 postes dans le monde, se traduira par 530 suppressions de postes en Allemagne (sur 3.430 salariés), 290 en Belgique (sur 1.600 salariés) et 180 en Espagne (sur 900 salariés), selon des données fournies par les syndicats.

L'action Alcatel dans le vert 
Cette réduction d'effectifs s'inscrit dans un programme de réduction des coûts de 1,25 milliard d'euros, d'ici à la fin de l'année prochaine. Le groupe a subi une lourde perte au deuxième trimestre de 254 millions d'euros, abandonnant son objectif de rentabilité pour 2012.
Depuis la difficile fusion en 2006 entre la société française Alcatel et l'américaine Lucent Technologies, le nouveau groupe a lancé plusieurs plans de restructuration occasionnant des milliers de pertes d'emplois en Europe.
En 2006, 20.000 postes ont été supprimés dans le monde, ont rappelé les syndicats, 12.500 en 2007, 4.000 en 2008, 1.000 en 2009, avant de nouvelles suppressions en 2009-2010.
A la mi-journée, le titre d'Alcatel qui avait fini la séance en hausse de près de 8% jeudi, était encore dans le vert à plus de 2%.

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