Des organisations nationales dont Greenpeace, Les Amis de la Terre, Réseau action climat, ont interpellé Jean-Marc Ayrault sur le nouvel aéroport et dénoncé la "brutalité" des expulsions en cours.
Faire un enjeu national de l'aéroport"Nous appelons le Premier ministre à remettre en cause ce projet d'aéroport qui aura une incidence significative sur le budget de l'Etat, un impact irréversible sur plus de 2.000 hectares de zones humides et terres agricoles et sur nos émissions de gaz à effet de serre", ont déclaré les 11 organisations lors d'une conférence de presse à Paris. Elles apportent "un soutien plein et entier" aux opposants au projet de nouvel aéroport, qui doit voir le jour en 2017 et remplacer l'actuel aéroport, et veulent en faire "un enjeu national".
Lettre ouverte au Premier Ministre
"Nous appelons avec la plus grande fermeté le gouvernement à cesser les expulsions des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes", ont-elles poursuivi, ajoutant que "le déploiement de force auquel nous assistons actuellement à Notre-Dame-des-Landes ne fait que renforcer notre détermination à contester ce projet d'infrastructure". Depuis une semaine, les forces de l'ordre procèdent sur le terrain destiné au futur aéroport à des expulsions de maisons illégalement occupées et à des destructions de ces habitations.
Une lettre ouverte a été adressée jeudi au Premier ministre Jean-Marc Ayrault par les onze organisations (Agir pour l'environnement, Attac, Réseau action climat, Générations futures, Les Amis de la Terre, Confédération paysanne, Greenpeace, Solidaires, Fnaut, Paysages de France, Droit au logement).
Signal négatif du gouvernement
M. Ayrault, ex-maire de Nantes, a soutenu ce projet de nouvel aéroport qui est poussé par les dirigeants locaux socialistes et UMP. Au niveau local et national, EELV, le Parti de Gauche et le MoDem y sont opposés. Pour Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace, "ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes, c'est un nouveau signal négatif envoyé par le gouvernement à la veille d'un grand débat sur la transition énergétique". "Après la reprise des forages en Guyane, le départ précipité de Nicole Bricq (ex-ministre de l'Ecologie), les provocations d'Arnaud Montebourg sur le nucléaire et les gaz de schiste et la conférence environnementale qui n'a pas répondu à l'urgence, le
débat semble mal parti avant même d'avoir débuté", a estimé le responsable de Greenpeace France. Pour Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'environnement, "participer à un débat avec parallèlement des interventions policières et des expulsions, ça devient compliqué".
Philippe Colin, porte-parole de la Confédération paysanne, a dénoncé "une contradiction entre les beaux discours sur la volonté de ralentir l'artificialisation des sols et la volonté de prendre possession de ces terres".