De nouveaux heurts ont opposé mercredi matin les gendarmes et les opposants anti-aéroport sur la commune de Notre-Dame-des-Landes. Il y a eu des interpellations et des gendarmes blessés.
140 gendarmes pour rétablir la circulationEn milieu de matinée, la préfecture de Loire-Atlantique indiquait que trois opposants ont été interpellés et six gendarmes ont été blessés légèrement. De leur côté, les opposants signalaient l'usage de grenades assourdissantes.
140 gendarmes ont été envoyés pour tenter de rétablir la circulation sur une route départementale passant en plein centre de la zone du projet et barrée selon la préfecture "depuis plusieurs jours" par sept barrages des opposants. "Alors qu'ils intervenaient pour sécuriser l'intervention de déblaiement des services départementaux, les gendarmes ont été agressés par une quarantaine d'opposants avec notamment des bouteilles incendiaires, des frondes et des projectiles métalliques", selon la préfecture. Dans un communiqué publié en fin de journée mercredi, la préfecture a indiqué que la circulation avait pu être rétablie temporairement en cours d'après-midi sur la RD281, "route secondaire qui traverse la zone d'aménagement" du futur aéroport.
"La circulation a pu être rétablie entre 13H00 et 16H00, heure à laquelle un obstacle a de nouveau été mis en place sur la RD281", précise le communiqué.
"Le préfet de Loire-Atlantique condamne avec la plus grande fermeté ces agressions commises contre les forces de l'ordre, les services publics et les entreprises qui travaillent au rétablissement des conditions normales de circulation", selon le communiqué.
Barrages dégagés
En milieu de matinée cinq des sept barrages avaient été dégagés, 70 gendarmes supplémentaires avaient été envoyés en renfort. Les expulsions de tous les occupants - et opposants au projet - "sans droits ni titres" ont débuté le 9 octobre, et plus massivement, depuis le 16 octobre. Il s'agit, pour la plupart d'entre-eux, de militants de mouvements anti-capitalistes qui occupent pour les plus anciens depuis deux ou trois ans des fermes désaffectées ou des cabanes qu'ils ont construites. Un pic d'intensité dans les affrontements entre les forces de l'ordre et une centaine d'ex-"squatters" qui n'ont pas quitté les lieux, a été atteint le 30 octobre.
17 novembre manif de réoccupation
Une manifestation de "réoccupation" est programmée le 17 novembre, sur les lieux, avec notamment la participation d'Europe Ecologie Les Verts (EELV). Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont la concession a été attribuée au groupe Vinci, a vocation à remplacer l'actuel aéroport de Nantes en 2017. Il est défendu par l'UMP et le PS majoritaire dans les collectivités locales concernées. S'y opposent, outre des agriculteurs et propriétaires qui refusent leur expropriation, des jeunes occupants anti-capitalistes, EELV, le Modem ou le parti de gauche.
Les affrontements de Notre-Dame-des-Landes vus par un phorographe du Denverpost
( source AFP )