Le public qui se pressait sur le ponton du Vendée Globe a aujourd'hui encore fait preuve de patience. Malgré la longue file d'attente, l'ambiance est restée au beau fixe devant les vingt bateaux qui prendront le départ de la course samedi.
Ils viennent du Calvados, de la Vienne ou de la Loire-Atlantique voisine. Qu'importe l'origine, les inombrables curieux qui foulent chaque jour le ponton du Vendée Globe ont en commun un réel enthousiasme pour cette course unique en son genre et ces skippers, derniers aventuriers des temps modernes sur lesquels chacun reporte ses rêves. Dimanche dernier, 725 000 visiteurs avaient été comptabilisés depuis l'ouverture du village au public. La barre des 800 000 visiteurs attendus devrait donc être dépassée d'ici samedi !
Ce qui étonne positivement lorsqu'on déambule au milieu de ce public de tout âge, c'est sa bonhommie et sa capacité à supporter l'attente, parfois longue, pour accéder au pied des bateaux. "Je suis impressionné par la qualité et le recueillement du public" affirmait hier Bruno Retaillleau, président de la SAEM Vendée, organisateur de la course, lors d'une conférence de presse. Jean-Pierre Dick parle lui d'une "incroyable cohésion avec le public". "Ici, personne ne râle, personne ne se bouscule, sauf peut-être pour prendre une photo lorsque Samantha Davies descend de Saveol ... sans jamais se départir de son sourire, acceptant de prendre la pose avec ses nombreux admirateurs. "C'est la seule femme tout de même !" lance l'un d'eux.
Devant chaque bateau, les appareils crépitent. Et lorsqu'apparait le héros, on se précipite pour ne pas manquer celui dont on ne connait d'ailleurs pas toujours le nom ni le visage. "C'est lui Bernard Stamm ?" demande un curieux devant Cheminées Poujoulat. Euh, non, là, c'est un préparateur... "Ah, parce qu'il a les mêmes cheveux !" Combien parmi cette foule d'anonymes ont de réels atomes crochus avec la voile ? Sûrement pas la majorité. Et c'est bien là l'une des réussites de cette grande aventure. Elle a dépassé le cadre strictement sportif et grâce à un aspect (sur)humain peu commun dans d'autres disciplines, elle fédère un vaste public.