La commission de dialogue sur le projet d'aéroport controversé de Notre-Dame-des-Landes a débuté ses premiers entretiens, rencontrant successivement des élus opposés à l'aéroport et une association citoyenne en faveur du projet
La commission de dialogue sur le projet d'aéroport controversé de Notre-Dame-des-Landes a débuté vendredi ses premiers entretiens, rencontrant successivement des élus opposés à l'aéroport et une associations citoyenne en faveur du projet à la préfecture de Loire-Atlantique à Nantes.
Reçus en début d'après-midi, plusieurs élus du Cédepa (collectif d'élus doutant de la pertinence du projet d'aéroport) n'ont pas caché leur surprise d'avoir pu aborder le fond du dossier même si la commission n'a pas officiellement mandat pour le faire.
"C'est la première fois qu'on peut parler une heure et demie (...) sans que ce soit un tollé au bout de trois minutes", a déclaré Françoise Verchère, conseillère générale parti de gauche et présidente du Cédepa.
"Nous ne sommes pas du tout sur l'idée d'un compromis, nous leur avons dit clairement: nous ne venons pas là pour vous dire : il faut enlever 50 places de parking et changer la peinture, nous venons là pour vous montrer que ce projet n'est pas possible
et qu'il y a des alternatives", a souligné Mme Verchère.
"Nous avons rappelé à la commission que nous n'envisagions la poursuite du dialogue que dans la mesure où il n'y avait pas de nouvelle volonté pour les porteurs du projet de (...) détruire des cabanes, d'expulser des gens", a-t-elle souligné.
Le Cédepa a accepté un nouveau rendez-vous de la commission à la mi-janvier. Demandant un retrait préalable des forces de l'ordre de la zone du projet, l'Acipa, principale association d'opposants a de son côté refusé de rencontrer la commission.
L'ancien conseiller général Europe Ecologie Les Verts (EELV), Gilles Denigot, a de son côté souligné que les membres de la commission s'étaient montrés "attentifs et on voit qu'ils ont commencé à regarder le dossier parce qu'ils nous ont posé des questions que certains porteurs du projet ignorent".
Les responsables de l'Association Citoyenne Pour la Réalisation d'un Aéroport international sur le site de Notre-Dame-des-Landes (Acipran) ont ensuite été reçus. "On est pour le développement, on n'est pas pour la récession, on se bat tous les jours avec", a déclaré le président de l'Acipran, Alain Mustière. "En Europe, l'Ouest, on est soit le cul de sac, soit la porte d'entrée de l'Europe, on a envie d'être la porte d'entrée de l'Europe", a-t-il expliqué.
La commission de dialogue, qui compte trois membres, doit mener des entretiens jusqu'à la mi-mars et rendre son rapport au premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien député maire de Nantes, fin mars.
AFP Eco le 21/12/2012 18:02:08