55.000 taxis contre des changements législatifs concernant le transport des malades et la concurrence déloyale. Près d'un millier d'entre eux ont investi le Cours des 50 Otages à Nantes. Nantes, une ville symbolique celle du Premier ministre
Suivez le mouvement des taxis à Nantes avec @alexandraturcat journaliste AFP
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L'appel à la grève est sérieux
L'intersyndicale FTI 75 - CFDT - CFTC- FO -Gescop -UDTP, à laquelle se sont associées les fédérations FNTI, FNAT, FFTP et FNDT, appelle à des rassemblements et opérations escargots dans de nombreuses villes, dont Paris, Marseille, Nantes, Dijon, Lyon, Bordeaux, Toulouse ou encore Montpellier. Des ralentissements sont ainsi prévus dès 06H30-07H00 sur la plupart des autoroutes convergeant vers la capitale, notamment au départ des aéroports de Roissy et Orly, avec un rassemblement à la mi-journée devant l'Ecole Militaire à Paris, selon des organisateurs. Il est donc nécessaire de prévoir vos déplacements en fonction de cette contrainte. Contre une concurrence déloyale
Les véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), environ 10.000 selon des sources syndicales, et les motards-taxis, qui se sont développées au début des années 2000, sont des "contrefaçons de taxi". Ils représentent une "concurrence déloyale autorisée par les pouvoirs publics" et "ne respectent aucune règle", estime l'intersyndicale qui exige une réforme de la loi de juillet 2009 qui encadre ces activités et "un moratoire pour les sociétés déjà en défaut". "Certains acteurs agissent à la hussarde mais la majorité des VTC respectent la loi et proposent une offre complémentaire aux taxis et non concurrente: vous réservez la voiture, le prix de la course est fixé à l'avance, c'est une offre premium, haut de gamme", fait valoir Yan Hascoet, PDG de la société Chauffeur privé.Des images tôt ce matin au niveau de Sautron par A. Astarita (France 3) :
Une législation qui fragilise les taxis
Les artisans taxis dénoncent également une récente modification législative concernant le transport de malades qui remet selon eux en cause "le libre choix du patient". La loi de financement de la sécurité sociale 2013 a introduit des procédures d'appels d'offres pour les transports de malades jusqu'à présent réalisés par des ambulances (37% des transports pris en charge par l'assurance maladie), les taxis conventionnés par l'assurance maladie (34.382 véhicules, 31%) ou encore les véhicules sanitaires (23%). Les taxis indépendants n'auront pas les moyens de "faire face aux grosses sociétés telles que Veolia", explique M. Sembel. Or le transport des patients peut représenter jusqu'à 90% du chiffre d'affaires des taxis en zone rurale, selon la profession.Jeudi après-midi, une délégation doit être reçue par des représentants des ministères de l'Intérieur et de la Santé, selon des sources syndicales.
( source AFP )
Le sujet ce soir de José Guedes, Kelly Pujar et Florence Thibert :
A Nantes cinq convois se sont dirigés vers la préfecture
880 taxis, selon le comptage des forces de l'ordre, ont convergé en cinq convois vers la préfecture de Loire-Atlantique puis s'y sont arrêtés à la mi-journée, occupant les principaux axes de circulation de l'hypercentre, pendant qu'une délégation était reçue à la préfecture. La circulation était impossible le long du cours des 50 Otages, entre la place du Cirque et Saint-Mihiel. Et la ligne 2 du tramway ne circulait pas.
En dépit de l'ampleur de la mobilisation, Nantes étant le point de convergence choisi par les syndicats pour la Bretagne, les Pays-de-la-Loire et le Poitou-Charentes, l'arrivée dans la ville s'est déroulée sans opération escargot et il ne devait normalement pas y en avoir pour le départ prévu avant 16H30.
A partir du milieu de la matinée, des bouchons se sont produits sur les grands axes routiers menant à Nantes, sur lesquels les manifestants
avaient fixé pour 9H30 cinq points de rendez-vous pour le début de leur mouvement. Puis ils se sont progressivement résorbés à mesure que les différents convois de taxis entraient dans la ville avant de s'arrêter, en file, lorsque les premiers atteignaient la préfecture. Dès mercredi, la préfecture de Loire-Atlantique avait diffusé un communiqué prévoyant à Nantes un trafic "fortement perturbé", avec des retards voire des interruptions temporaires des transports en commun de 9H30 à 16H30. Les bus de transports départementaux qui amènent en ville les passagers vivant en dehors de l'agglomération ont prévu de s'arrêter aux dépôts périphériques et de ne plus pénétrer dans le centre-ville pendant ces heures.
Les usagers ont évité de sortir durant ces heures de manifestation
Il n'y a donc eu aucun bus Lila, Ils ont effectué leur terminus aux pôles d’échange : Haluchère, Cardo, Beauséjour, François Mitterrand, Pirmil, Doulon de 9 h 30 à 16 h 30 et ne desserviront pas le centre-ville jusqu'à cet horaire, en principe. La préfecture avait conseillé "aux usagers d’anticiper en adaptant leurs horaires ou itinéraires, ou de reporter leurs déplacements".
En début d'après-midi des taxis se dirigeaient du centre-ville de Nantes vers le siège de l'Agence Régionale de Santé, boulevard Gaston-Doumergue, sur l'île Beaulieu. Occasionnant d'importants ralentissements dans le centre-ville.