Les agriculteurs appellent à manifester aujourd'hui contre la directive européenne "nitrates", dès hier soir au Mans, ils ont manifesté devant la préfecture
À l'appel de la FDSEA des agriculteurs ont organisé une action de protestation hier soir au Mans pour contester ce qu'ils considèrent comme des "surenchères" de l'Etat par rapport à la directive nitrates, au détriment de l'activité des agriculteurs.
150 agriculteurs environ se sont regroupés au pied de la cathédrale, fermement décidés à déverser des pneus et du fumier devant la préfecture. Alors que le préfet avait publié un arrêté interdisant l'accès du centre aux tracteurs équipés d'une remorque. Une dizaine a toutefois réussi à passer à travers les mailles du filet policier. Une vingtaine d'autres ont aussi convergé vers le centre et stationnaient en début de nuit sur les rails du tramway, à proximité de la préfecture protégée par un cordon de gendarmes mobiles et de CRS.
Des pneus ont été déchargés par les manifestants devant le bâtiment, et une délégation de la FDSEA a été reçue en préfecture.
A sa sortie, du fumier et des pneus ont été déversés, avant que les forces de l'ordre ne tirent des bombes lacrymogènes. Les agriculteurs ont ensuite pris la direction d'un hypermarché Leclerc, dans la périphérie du Mans, dont les accès avaient été bloqués par des camions de livraison de l'enseigne. Les agriculteurs ont alors également déversé du fumier.
La FDSEA et sa branche des Jeunes Agriculteurs organise aujourd'hui un mouvement de protestation national sur fond d'élections professionnelles pour dénoncer notamment le règlement européen contre la pollution aux nitrates qu'ils jugent inapplicable, à leur profession. Ajoutant même selon René Colin, l'un de leur représentant en Ille-et-Vilaine : "Il n'y a pas de raison de surenchérir la directive nitrates, par rapport au résultat obtenu en Bretagne où la qualité de l'eau s'est considérablement améliorée".
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Les nitrates et leurs excès produisent par exemple les algues vertes qui envahissent les plages bretonnes chaque été. Une directive européenne, toujours pas appliquée depuis près de 20 ans risque de coûter cher aux contribuables français si l'État ne la fait pas appliquer. Déjà condamnée en 2001, la France risque en effet une amende de 47 millions d'euros.