Redouté par les navigateurs du Vendée Globe qui doivent le franchir à deux reprises, une fois à l'aller, une fois au retour, le Pot au Noir est imprévisible en raison de son climat variable.
Le Pot au Noir est le nom commun de la ZCIT, la Zone de Convergence Intertropicale, qui ceinture la Terre au niveau de l'Equateur.
Les marins du Vendée Globe doivent le franchir par deux fois entre la pointe du Brésil et l'Afrique.
Naviguer dans cette zone peut se révéler difficile car les conditions météorologiques sont imprévisibles et rapidement changeantes.
"Le vent y est très variable et difficile à prévoir. On peut avoir un grain avec 30 nœuds de vent. On est content mais ça va durer 20 minutes, puis après on n’a plus de vent. Et puis le camarade qui est 10 milles plus loin, lui au contraire, il va avoir un autre grain. Dans le pot au noir, il faut réagir à des phénomènes très, très locaux comme des grains ou des orages qui ne sont pas si faciles à négocier en bateau à voile." précise le circumnavigateur Jean-Yves Bernot, sur le site du Vendée Globe.
François Gabart, le leader, est désormais sorti du Pot au Noir, une traversée plutôt active pour le skipper de Macif.
Armel Le Cléac'h, sur Banque Populaire, aura connu un passage de zone plus doux et plus rapide que son adversaire. Le Pot au Noir aura été l'occasion pour Le Cléac'h de reprendre les milles perdus sur Gabart...une remontée peut-être déterminante pour la fin de course.
Moins de 2 700 milles avant l'arrivée aux Sables d'Olonne pour la tête de la flotte, autant dire qu'à bord des monocoques de François Gabart, actuel leader, et Armel Le Cléac'h, poursuivant direct, ça cogite dur !
Le Pot-au-Noir, l'un des obstacles de cette remontée de l'Atlantique Nord est derrière mais tous les obstacles ne sont pas pour autant encore franchis.
Armel Le Cléac'h, toujours au même pointage, n'était plus qu'à 87 milles dans le sillage du leader.
Les marins affinent leur routage, veillent à la bonne santé de leur monture. Car, dans cette fin de course, après plus de 20 000 milles passés en mer et non des moindres avec les mers du Sud, la mécanique a été menée à rude épreuve et devra tenir jusqu'aux Sables d'Olonne.
Les skippers sont d'ailleurs assez discrets sur l'état même de leur 60 pieds. Comme le disait François Gabart après son passage de l'Equateur, mardi dernier : "Y'a de l'usure. Je fais hyper gaffe et attention. On n'est jamais à l'abri d'un souci technique".
Quant à Armel Le Cléac'h, une chose est sûre, il n'a pas capitulé. Le skipper, baigné dès son enfance dans la Baie de Morlaix, entend bien continuer à semer le doute. Il a réduit l'écart et sait que sportivement il peut faire mieux que 2008/09. Il était arrivé 2ème du Vendée Globe, à bon entendeur salut !
Alors la fin de parcours sera haletante, tout est possible. Il se pourrait même que le mythique tour du monde Jules Verne ait trouvé en cette 7ème édition, un concurrent direct !