Alessandro Di Benedetto de retour aux Sables d'Olonne après 104 jours, 2 h 34 minutes et 30 secondes de mer marque la fin du VG 2012/13
Le skipper de Team Plastique boucle son tour du monde en 104 jours, 2 h 34 minutes 30 secondes, soit 26 jours de plus que François Gabart. Alessandro Di Benedetto prend la onzième place de la course. C'est le plus petit écart entre le premier et le dernier concurrent en 7 éditions.
Un 7ème Vendée Globe très différent
Deux athlètes de haut niveau, ingénieurs de formation, ont tenu le haut de l'affiche. Le vainqueur, François Gabart (Macif), et son dauphin Armel Le Cléac'h (Banque Populaire) sont des clones presque parfaits. Mêmes études supérieures, même parcours initiatique (dériveur en simple, en double puis Figaro), même filière d'entraînement (Pôle Finistère course au large de Port-la-Forêt), et même façon de naviguer, de réagir face à une situation météo.
Les aventuriers sont largués. Les grincheux diront que la course y a perdu de son intérêt... ce que ne pensaient manifestement pas les dizaines de milliers de spectateurs au départ et aux arrivées.
Quilles trop fragiles
Trois des vingt bateaux au départ ont perdu leur quille: Safran (Marc Guillemot), Virbac-Paprec 3 (Jean-Pierre Dick) et Acciona (Javier Sanso). C'est beaucoup trop et c'est unique. Le point commun est sans doute la fatigue du métal, consécutive aux efforts énormes que les skippers exigent désormais de leurs bateaux. La classe Imoca réfléchit à une modification du règlement et pourrait, lors d'une assemblée générale en avril, imposer des quilles en acier plein en lieu et place de celles en titane, carbone ou creuses en acier soudé.
Collisions en série
Deux collisions avec des chalutiers ont entraîné des abandons
-Groupe Bel (Kito de Pavant) et Bureau Vallée (Louis Burton)- et une troisième
-Team Plastique (Alessandro di Benedetto)- a été évitée semble-t-il de justesse avec un porte-conteneurs. Le système AIS (Automatic Identification System) de repérage et d'identification des navires devait pourtant permettre d'éviter ce genre de
mésaventures. A condition que tous les navires en soient équipés et s'en servent, ce qui n'est manifestement pas le cas.
Dessin
Suprématie architecturale du tandem VPLP-Verdier, qui place trois bateaux dans les quatre premiers: Macif (François Gabart), 1er, Banque Populaire (Armel Le Cléac'h), 2e, Virbac-Paprec 3 (Jean-Pierre Dick), 4e. VPLP-Verdier aurait pu
monopoliser le podium si Dick n'avait pas perdu la quille de son bateau à 2.600 milles de l'arrivée, l'obligeant à naviguer à petite vitesse jusqu'aux Sables après s'être abrité sur la côte nord de l'Espagne.
Les portes des glaces
Elles évitent de mauvaises rencontres mais nuisent à l'aventure puisque les concurrents sont tenus de "remonter" en latitude lorsque des glaces sont repérées. Plus d'échappées à hauts risques dans les 60e degrés de latitude sud. Certains navigateurs sont très critiques. "Quand on a peur des icebergs, on ne fait pas le Vendée Globe", estime ainsi Florence Arthaud. "Le risque existe partout et il n'y a pas eu d'accidents dans le Vendée Globe liés aux icebergs". Mais ces marques de parcours virtuelles n'ont rien retiré à l'intérêt de cette régate planétaire, que les premiers ont disputé comme une Solitaire du Figaro.
Virtuel
Près d'un demi-million de personnes, dont certaines peinaient sans doute à distinguer un monocoque d'un catamaran avant de se lancer dans la "course", se sont découvertes une passion dévorante pour Virtual Regatta, jeu en ligne simulant le pilotage d'un 60 pieds Imoca autour du monde. Décryptant avec plus ou moins de bonheur les prévisions météo, utilisant au mieux leur jeu de voiles, elles ont (elles aussi) vécu intensément le Vendée Globe.