Avant le conclave qui doit désigner à Rome le nouveau pape,15 personnes, des militants de la Brigade anti-négrophobie, du Mouvement international pour les réparations, du Collectif du 10 mai de Nantes et de l'université populaire Kwame Nkrumah se sont réunies devant Notre-Dame à Paris
Un happening militant demandant au futur pape de s'engager sur la question des réparations de l'esclavage a été organisé lundi devant la cathédrale Notre-Dame à Paris, à la veille du début du conclave devant désigner à Rome le nouveau souverain pontife. Derrière une banderole proclamant: "Esclave, abolition, réparation", deux faux esclaves, mains enchaînées, en haillons, et tremblant de peur aux côtés d'un faux pape impassible ont crié "Liberté", alors que les organisateurs demandaient "réparation" à l'Église, accusée d'avoir cautionné l'esclavage.
"Le 8 janvier 1454, le pape Nicolas V enchaîne les esclaves par une bulle qui autorise l'esclavage des peuples noirs et des païens en général. Pendant quatre siècles, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ont été réduites en esclavage avec la bénédiction de l'Église", a dénoncé Louis-Georges Tin, président contesté du Conseil représentatif des associations noires (Cran). "C'est demain que s'ouvre le conclave au Vatican (...). Le pape qui sera élu, qu'il soit noir ou blanc, devra s'engager sur la question des réparations", a-t-il estimé.
Ces organisations, qui demandent des réparations symboliques, morales et financières pour l'esclavage, appellent à un rassemblement mardi à Paris devant une boutique de prêt-à-porter espagnol qui a utilisé, avant de le retirer, le terme "esclave" pour décrire des bijoux vendus sur son site internet français.
( source AFP )