Bourdouleix : le procureur de la république saisi pour apologie de crimes contre l'humanité

Le préfet du Maine-et-Loire, à la demande du ministre de l'Intérieur, va saisir le procureur de la République pour apologie de crime contre l'Humanité après les propos polémiques du député-maire (UDI) de Cholet, Gilles Bourdouleix, sur les gens du voyage

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur demande des sanctions lourdes

Les propos du député-maire (UDI) de Cholet, Gilles Bourdouleix, sur les gens du voyage, sont "inadmissibles", a jugé mardi matin le ministre de
l'Intérieur Manuel Valls, estimant qu'il devait être "sanctionné très lourdement par la justice".

"Ce n'est pas une dérive, ce n'est pas un dérapage, ce sont des mots qui sont inadmissibles et la justice a été saisie parce que ces propos, c'est de l'apologie de crime de la deuxième guerre mondiale, de l'apologie du nazisme et dans la bouche d'un maire, d'un parlementaire, c'est tout à fait insupportable", s'est indigné M. Valls sur i-télé.
"On ne peut pas accepter de tels propos", a-t-il insisté, soulignant que cet élu venait de les "nier, contre toute évidence", quelques minutes plus tôt sur la même antenne. "Il doit être sanctionné très lourdement par la justice", a ajouté M. Valls .


Valerie Pécresse (UMP) demande des sanctions exemplaires

Valérie Pécresse, députée UMP des Yvelines, souhaite que l'Assemblée nationale "se saisisse" de l'affaire née des propos de l'élu UDI Gilles Bourdouleix sur les gens du voyage, en vue d'une "sanction totalement exemplaire".

Le député-maire de Cholet (Maine-et-Loire), où des gens du voyage s'étaient installés illégalement dimanche, a provoqué de vives réactions après la publication lundi par Le Courrier de l'Ouest de ses propos sur les tziganes, l'élu affirmant qu'"Hitler n'en a peut-être pas tué assez".

"J'ai eu l'occasion de dire que si ces paroles ont vraiment été prononcées, j'étais effondrée. J'ai souhaité très longtemps qu'ils n'aient pas été vrais", a déclaré l'ex-ministre du Budget sur RTL.
Or "beaucoup d'indices concordants tendent à prouver qu'effectivement, il a prononcé ces mots", a-t-elle convenu.
Qualifiant ces propos de "totalement condamnables", elle a jugé qu'il fallait que "l'Assemblée nationale s'en saisisse". "S'ils ont été prononcés, il faut qu'il y ait une sanction totalement exemplaire", a-t-elle plaidé.


Joël Guerriau (UDI) se dit affligé

Pour le sénateur maire de Saint-Sébastien-sur-Loire, "Bourdouleix c'est trompé de parti" !" L’UDI est un mouvement de modérés et d’humanistes, réagit, affligé, Joël Guerriau. "On ne peut pas tolérer des propos de cette nature dans un parti comme le nôtre". "Nos valeurs, notre philosophie sont aux antipodes de telles déclarations, qui sont absolument inacceptables. M. Bourdouleix s’est trompé de parti". Joël Guerriau est tout à fait favorable à l'exclusion de l'UDI qui doit être prononcée ce soir.


SOS racisme, Ligue des Droits de l'Homme, Associations Tzigannes, tous condamnent

SOS Racisme "demande une réaction urgente de la part des pouvoirs publics et étudie les suites juridiques à donner à cette affaire d'une extrême gravité (...) Il est nécessaire que la classe politique dans son ensemble prenne les mesures nécessaires pour mettre fin à la surenchère de propos racistes à laquelle nous assistons depuis de trop nombreuses années", écrit l'association dans un communiqué. "Si rien n'est fait, les responsables politiques de ce pays deviendraient alors comptables des passages à l'acte racistes qui s'annoncent pour les semaines à venir", considère SOS Racisme.

La section du Maine-et-Loire de la Ligue des Droits de l'homme (LDH) a fait savoir qu'elle "saisira à nouveau la justice" si, suite à ces "nouveaux incidents", les propos attribués à M. Bourdouleix sont confirmés, écrit-elle. "En effet, il n'est pas suffisant de s'indigner quand il est nécessaire
de demander justice lorsqu'un élu de la République, là ou ailleurs, profère de tels propos", poursuit la LDH pour laquelle "laisser faire, c'est banaliser et légitimer la provocation à la haine, à la violence et à la discrimination raciale".

La LDH 49 attend également que réagissent les "parlementaires et autorités morales face à de telles dérives qui endommagent la démocratie, le "vivre ensemble" et plus profondément les fondements et les valeurs de la République".
Par ailleurs, l'Union des Etudiants Juifs de France (UEJF) demande au maire de Cholet de "revenir radicalement sur ses propos, au lieu de tenter de les justifier. Ce type de discours menace et stigmatise violemment la communauté des gens du voyage", relève l'association dans un communiqué.

L'UEJF rappelle que "les gens du voyage et les Roms sont victimes de violences racistes à travers toute l'Europe" et dénonce "la libération de la parole anti-Roms qui a eu pour effet des passages à l'acte violents".

De son côté, le mouvement anti-raciste européen EGAM "dénonce avec force le violent appel à la haine" de M. Bourdouleix. "Les discours de haine de la part d'élus de la République et les actes de discrimination et de violence à l'encontre des gens du voyage se multiplient depuis les déclarations de Jean-Marie Le Pen à Nice contre les Roms étrangers il y a quelques semaines", écrit l'association. "L'EGAM, en lien avec l'Union Française des Associations Tsiganes (UFAT), va porter plainte contre Gilles Bourdouleix pour ses propos haineux", annonce l'association.

SOS Racisme comme EGAM saluent la condamnation rapide par l'UDI des propos du maire de Cholet. Enfin, l'association de Défense de la culture tsigane souligne que les propos "inédits " du maire de Cholet "soulignent la tension qui existe actuellement entre les gens du voyage, citoyens français itinérants, et les élus".
"Suite à cette apologie du crime et à cette incitation à la haine, l'association Défense de la culture tsigane va inciter les gens du voyage à porter plainte", indique-t-elle.
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