La Roche-sur-Yon : FagorBrandt dépose le bilan, les syndicats espèrent "un nouveau départ"

Le fabricant d'électroménager FagorBrandt, filiale française du groupe espagnol Fagor, annonce être en cessation de paiement et demande sa mise en redressement judiciaire, une mesure de protection que les syndicats, inquiets, espèrent néanmoins être un "nouveau départ"

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FagorBrandt va "déposer une cessation de paiements avec placement de l'entreprise sous protection judiciaire", a déclaré Thierry Léonard, le directeur général de FagorBrandt à l'issue d'un Comité central d'entreprise (CCE) à Rueil-Malmaison.

La demande sera déposée d'ici à jeudi soir au tribunal de commerce de Nanterre.

La mise en redressement judiciaire doit permettre à FagorBrandt de poursuivre sa recherche de solutions visant la continuation de son activité tout en préservant au mieux l'emploi, les intérêts de ses fournisseurs et de ses partenaires",


a dit Thierry Léonard en faisant état de "marques d'intérêt" déjà manifestées, sans plus de précision.


Selon la direction, les dettes de FagorBrandt s'élèvent à 156 millions d'euros (110 auprès du groupe, 46 millions d'endettement extérieur).
Les jours de FagorBrandt étaient comptés depuis que la coopérative basque Mondragon a renoncé, il y a une semaine, à sauver le groupe (5.700 emplois en Espagne, France, Pologne, Maroc et Chine).
En pré-dépôt de bilan depuis le 16 octobre, Fagor, asphyxié par une dette de 800 millions d'euros, va également déposer son bilan, a annoncé mercredi le gouvernement espagnol. La filiale polonaise avait été la première à le faire.


"Positif" malgré tout

Si l'ensemble des organisations syndicales ont voté contre la décision de la direction, toutes s'attachent à positiver.

C'est évidemment une mauvaise nouvelle mais ce n'est pas la fin. On va se battre",


réagi Christian Legay (CFE-CGC). La décision de l'entreprise "doit nous aider à rebondir et prendre un nouveau départ", affirme-t-il en insistant sur "la viabilité de l'entreprise", son "savoir faire et ses marques prestigieuses".

La mise en redressement, demandée pour trois mois, "gèle les dettes et devrait nous permettre de redémarrer les sites de production dans les prochaines semaines", "il n'y a rien de perdu", estimait également Philippe Breger (CGT).
Faute de pouvoir payer les fournisseurs, les quatre sites industriels du groupe sont à l'arrêt depuis la mi-octobre: Vendôme (Loir-et-Cher, 221 salariés), La Roche-sur-Yon (Vendée, 339 salariés), Aizenay (Vendée, 106 salariés) et Orléans (Loiret, 523 salariés).


La moins pire des solutions pour les syndicats

"C'est beaucoup d'inquiétudes mais c'est la moins pire des solutions", elle "protège les salaires de novembre et décembre", a souligné le représentant de FO, Xavier Lucet. Sur le site de La Roche-sur-Yon, après une heure d'attente anxieuse sous la pluie devant l'entrée de l'usine, plus 200 salariés venus s'informer ont accueilli l'information avec soulagement - pour ceux qui s'attendaient dès aujourd'hui à l'annonce de la fermeture de l'usine - et indignation.
Ceux qui jugent Fagor responsable de leur situation ne veulent plus s'appeler que Brandt: "S'il faut qu'on soit bretons, on sera bretons", lance Marie Moliére, de la CGT, après avoir annoncé la nouvelle à ses collègues, les larmes aux yeux et les mains tremblantes.

La filiale française du groupe espagnol Fagor, cinquième fabricant européen d'électroménager, compte aussi 342 salariés à Rueil-Malmaison, 235 à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) et 40 à Lyon dans une unité de recherche et développement.


Les élus locaux reçus demain jeudi

Les syndicats misent maintenant sur l'appui du ministère du Redressement productif pour trouver les financements qui permettront un redémarage rapide de l'activité. Reçus lundi à Bercy, ils avaient demandé l'"aide" de l'Etat.
Jeudi, le ministre Arnaud Montebourg rencontrera les élus locaux. Les dirigeants de FagorBrandt ont été eux reçus mardi soir par le cabinet du ministre, qui s'est entretenu également mardi avec son homologue espagnol José Manuel Soria afin de chercher une "solution commune".

FagorBrandt, qui dispose de 14% du marché de l'électroménager en France, a un avenir",

asssure Arnaud Montebourg devant l'Assemblée nationale.

Selon Patrick Colnot, du cabinet d'expertise Secafi, "il y aura des candidats à la reprise" car "le groupe a de belles marques et une part de marché importante". Mais la "crainte" est forte que des repreneurs "intéressés seulement par la part de marché" rachètent les marques pour produire ailleurs, souligne-t-il.

avec AFP
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