François de Rugy, co-président du groupe EELV à l'Assemblée Nationale, a regretté jeudi le "virage stratégique pris en quelques heures" par le parti écologiste qui, pressé par le refus de Cécile Duflot, n'a pas souhaité rester au gouvernement sous la direction de Manuel Valls.
"Pour moi c'est une question stratégique et donc c'est un peu un virage stratégique qui a été pris en quelques heures. C'est ce que je regrette personnellement parce qu'on avait fait un choix stratégique en 2012 qui était d'agir au coeur du gouvernement malgré les difficultés", a déclaré François de Rugy sur LCI et Radio Classique.Cécile Duflot "n'avait pas envie de participer à ce gouvernement, et elle l'a dit elle-même lors de sa passation de pouvoir, elle avait envie de reprendre sa liberté de parole, d'expression", "c'est plus des raisons politiques personnelles" dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017, a expliqué le député de Loire-Atlantique.
Dans l'intervalle, "elle découvrira le métier de député qu'elle n'a jamais exercé, et nous l'accueillerons avec plaisir", a-t-il souri.
"Nous, députés, étions très majoritairement favorables à la participation gouvernementale et les sénateurs également". Mais "beaucoup d'écologistes, ont mal vécu, et moi le premier, les deux années écoulées, parce qu'on avait l'impression que les engagements n'étaient pas tenus".
Terrible constat... "@citoyen75: @FdeRugy vous aviez largement votre place au gvt,la position d'EELV est incompréhensible et politicienne”
— François de Rugy (@FdeRugy) 3 Avril 2014
Interrogé sur la nomination de Ségolène Royal à la tête d'un grand ministère de l'Écologie, François de Rugy a observé que "sur (l'aéroport) Notre-Dame-des-Landes, elle a des positions très proches des nôtres. Sur la question de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, elle a même dit "il faut refaire l'enquête publique"? Ça veut dire reprendre le projet à zéro, ça va au delà du moratoire... Donc si elle a le quitus du président de la République et du Premier ministre pour mettre ça en oeuvre, très bien (...) donc on va voir si elle tient la position qu'elle tenait lorsqu'elle était en dehors du gouvernement."
"En revanche, lorsqu'elle était en dehors du gouvernement, elle était vraiment la plus virulente de tous les socialistes contre la fiscalité écologique et notamment la contribution climat énergie votée il y a quelques mois. Maintenant qu'elle est ministre, soit elle la met en oeuvre, soit on revient dessus et ce serait très grave", a-t-il nuancé.
"C'est une interrogation, je ne lui fais pas de procès d'intention et je lui reconnais un volontarisme et j'espère qu'il sera utile à l'écologie", a-t-il conclu.
L'intégralité de l'intervention de François de Rugy sur le plateau de LCI