Cinq mois après les résultats des élections législatives anticipées, les députés RN Romain Baubry et Christian Girard sont au cœur d'une polémique. Ils sont membres sur Facebook d'un groupe contenant plusieurs publications racistes.
Une difficile dédiabolisation. Selon une enquête du journal Les Jours du 18 décembre, quinze députés RN sont membres d'un groupe Facebook contenant des publications ultra-violentes et racistes. S'ils n'ont publié aucun contenu raciste dans le groupe, ils n'ont pas signalé les propos illégaux qui s'y trouvaient. Parmi eux, les députés Romain Baubry, des Bouches-du-Rhône, et Christian Girard, des Alpes-de-Haute-Provence, élus cinq mois plus tôt après la dissolution de l'Assemblée Nationale. Contactés par France 3 Provence-Alpes, ils n'ont pas répondu. Du côté de l'opposition, on rappelle qu'ils étaient déjà au cœur de polémiques.
Une assistante parlementaire proche du néofascisme
"Je ne suis pas surpris, réagit Félix Blanc, l'ancien candidat pour le Nouveau Front Populaire lors des élections législatives anticipées face à Christian Girard. J'ai eu en face de moi un candidat qui se présentait comme un notable local, quelqu'un de très lisse. Pourtant, c'est la deuxième alerte en quelques mois, après l'arrivée de Maylis de Cibon. Derrière le vernis, il y a un racisme assumé."
Nommée collaboratrice parlementaire de Christian Girard et de Sophie Vaginay (UDR), Maylis de Cibon est proche de l'organisation Luminis, un groupuscule néofasciste. Elle était auparavant assistante parlementaire du député RN du Var Philippe Schreck. Après sa nomination, le NFP avait demandé dans une lettre ouverte le départ de la collaboratrice.
Suite au communiqué du #NFP04 la députée Sophie Vaginay a annoncé dans @laprovence s'être séparée d'une collaboratrice parlementaire dont le parcours politique nie les valeurs de la République. Christian Girard peut-il confirmer qu'il en a fait de même ?https://t.co/SQWCjvSEQq
— Félix Blanc (@BlancFelix) October 13, 2024
Des insultes racistes pendant la campagne
Dans les Bouches-du-Rhône, c'est Wassila Aïdarous, pour le NFP, qui s'est retrouvée au second tour face à Romain Baubry. "C'est choquant qu'un élu de la République soit dans un tel groupe, et qu'il n'a jamais dénoncé ces propos, s'insurge l'ancienne candidate. Les insultes sur ce groupe sont proches de celles que j'ai reçues pendant la campagne."
Selon elle, la présence du député RN dans un tel groupe fait écho au recrutement d'une assistante parlementaire proche du mouvement néofasciste "Tenesoun" en 2023. "Romain Baubry insiste sur l'insécurité, mais c'est lui qui la véhicule. Je suis inquiète pour la circonscription."