L'Établissement Français du Sang a sa "météo du sang" une sorte de baromètre qui indique le niveau des dons, en cette période estivale le baromètre est passé sur "fragile", l'EFS lance un appel aux dons
C'est un peu tous les ans la même chose, les donneurs de sang réguliers partent en vacances et sont donc moins faciles à joindre en cas de besoins précis ou urgents. Il faut réaliser chaque jour en France plus de 10 000 dons pour couvrir les besoins des hôpitaux. L'Établissement Français du Sang publie sur son site web une "météo du sang" en 5 points, qui va de stable en vert, à très urgent en noir. Pour l'instant la baisse des dons à juste fait passer le baromètre de vert à jaune. Pour autant l'EFS ne baisse pas la garde et fait appel aux donneurs potentiels. On peut donner son sang, même en vacances, on peut aussi profiter de ses vacances pour commencer à le faire. Il y a des centres de don un peu partout, on peut en trouver un près de chez soi en consultant la carte ici.
Qui peut donner son sang, ou pas
À priori tout le monde. Tatoués, un peu moins, homos, pas du tout ! Pour donner son sang, il faut être majeur et avoir entre 18 et 70 ans. Après 60 ans, le don est nécessairement soumis à l'approbation d'un médecin de collecte de l'EFS. Pour donner son plasma ou ses plaquettes, il faut avoir entre 18 et 65 ans.L'EFS affirme assurer la sécurité des donneurs comme des receveurs dans des conditions optimales : le matériel utilisé (aiguille, tubes, poches) est stérile et à usage unique.
Les tatoués
Dès que des aiguilles ou des objets tranchants traversent la barrière cutanée et qu'ils sont utilisés pour plusieurs personnes, il existe un risque de transmission de virus ou de bactéries. Si l'on ne dispose pas d'assurance rigoureuse sur les conditions de stérilisation des aiguilles et des instruments utilisés, on peut considérer qu'il s'agit d'une situation à risque plus élevée de contracter une infection tel que le virus de l'hépatite C. Une contre-indication temporaire de quatre mois associée au tatouage et au piercing a donc été instituée en France. En revanche, quatre mois après l'exposition au risque, il est possible de reprendre le don du sang : s'il y a eu transmission, le virus sera mis en évidence par le test de dépistage.
Les homos ou bi-sexuels
Concernant les contre-indications au don de sang, l’EFS applique un arrêté de 2009 du Ministère de la Santé. La contre-indication au don de sang des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Une position de principe qui pourrait bien changer.
L’avocat général de la Cour européenne de justice, a rendu ses conclusions sur cette "question délicate" qu'est l'interdiction en France faite aux homosexuels et bisexuels masculins à donner leur sang. Il s'est prononcé contre, jugeant que l'homosexualité ne constituait pas "en soi" un comportement qui justifierait l'exclusion permanente du don de sang. Cette interdiction date de 1983, malgré les demandes répétées des associations de défense des droits des homosexuels, elle a toujours cours.
Les associations Gays font valoir que tous les homos n'ont pas tous des partenaires multiples et qu'ils ne constituent pas un groupe à risque. Que seules les pratiques sexuelles sont à risque, chez les homos comme chez les hétéros...
Cette situation amène des homosexuels à se mettre dans l'illégalité. Avant chaque don, le donneur doit répondre à un questionnaire pour déterminer si oui ou non il remplit les conditions. Ainsi, certains homosexuels qui veulent donner leur sang malgré tout "sont obligés de dire au don qu’ils ne sont pas homosexuels, tout en répondant franchement aux autres questions" déplorait il a quelques temps Olivier Véran, député PS de l'Isère dans le JDD.