Les survivants de la tempête Xynthia à La Faute-sur-Mer ont subi un subi un traumatisme quasiment équivalent pour certains à une "névrose de guerre", estiment des spécialistes entendus au troisième jour d'audience du procès aux Sables d'Olonne

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Dans les jours qui ont suivi la submersion marine qui a coûté la vie à 29 personnes, certains survivants, en état de "stress post-traumatique", ont fait des "tentatives de suicide", a expliqué le Dr Laurent Boidin, médecin-légiste venu témoigner à la barre.
Six blessés ont aussi fait des infarctus du myocarde, dont trois lié au stress, et la prescription de psychotropes a fait un bond lors de cette période, a-t-il
précisé.

Ce genre de situation c'est "horrible, monstrueux", a estimé pour sa part le Dr Ronan Orio, psychiatre, spécialisé dans les catastrophes naturelles. "Il y a un sentiment de culpabilité si on est survivant". "C'est sans doute l'une des choses les plus effrayantes que l'on puisse vivre. Ce n'est pas du stress, on est dans le trauma", a encore expliqué le spécialiste.

Il y a des séquelles majeures qui ne peuvent pas se soigner forcément". Chez ces survivants, "c'est le repli sur soi le syndrome principal". "On est très proche de la névrose de guerre".


Ceux qui n'ont pas survécu ont pour la plupart lutté, parfois longtemps, avant de succomber à la noyade dans la nuit du 27 au 28 février 2010.
Si trois de ces décès sont dus à une hydrocution qui a causé un décès rapide, les 26 autres noyades ont été plus lentes et ont pu durer plusieurs minutes. Certains ont ainsi pu lutter jusqu'à une ou deux heures, comme le prouvent la présence "sur certaines victimes de lésions cutanées", sur les doigts, les mains, les coudes, "des mouvements de lutte avant le décès", selon le Dr Laurent Boidin.

Le médecin-légiste a examiné les 29 corps retrouvés progressivement par les secours sur les lieux du drame: 15 le 28 février, 12 le 1er mars puis un le 2 mars et le dernier le 3 mars.


Cinq prévenus dont l'ancien maire de la commune, mais aussi deux entreprises, comparaissent principalement pour homicides involontaires.
Le procès, auquel participent plus de 120 parties civiles, va durer jusqu'au 17 octobre, soit cinq semaines, avant le jugement attendu le 12 décembre. Les secours avaient aussi comptabilisé 47 blessés et 33 hospitalisations.

avec AFP
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