René Marratier, ancien maire de La Faute-sur-Mer (Vendée), où 29 personnes ont péri en février 2010 après le passage de la tempête Xynthia,
a assuré lundi devant le tribunal correctionnel des Sables-d'Olonne avoir "tout fait" pour "sécuriser" la population.
Il est notamment reproché à l'ancien maire de La Faute-sur-Mer, toujours conseiller municipal de cette station balnéaire, de ne pas avoir informé les habitants des risques d'inondation, malgré "plus d'une quarantaine" de courriers et de réunions en quinze ans l'alertant d'un risque de submersion marine, a souligné le président du tribunal, Pascal Almy.
"La culture du risque n'était pas présente en moi et dans les personnes qui pouvaient nous apporter les compétences professionnelles (...)", s'est défendu René Marratier, se posant en "petit maire" à "l'intelligence" limitée.
Plusieurs études faisaient état en particulier de la nécessité de rehausser la digue censée protéger les habitations qui se retrouveront inondées dans la nuit du 27 au 28 février 2010, et dont la vulnérabilité était connue en raison de risques de surverse.
"A l'époque, on avait pris des mesures pour faire en sorte que cette digue puisse être aménagée très rapidement (...)", a dit l'ancien maire, rappelant les travaux d'urgence décidés par la municipalité, qui avaient débuté le 4 février 2010, soit trois semaines avant Xynthia.
"Si on avait pu, on aurait engagé les travaux plus rapidement", a poursuivi René Marratier, évoquant une "lenteur administrative" et les "analyses à faire avant la réalisation des travaux".
L'interrogatoire, très attendu, de l'ancien maire, doit durer jusqu'à mercredi. Le procès, dans lequel il comparaît aux côtés de trois autres prévenus, doit se terminer le 17 octobre.